L'histoire :
Il faut transporter la cour à Poitiers, avec le jeune roi Louis XIV qui a tout juste quinze ans, à l'abri des ambitions guerrières du prince de Condé. D'Artagnan se voit confier une mission par Anne d'Autriche, qui souhaite faire revenir Mazarin d'exil pour l'aider à vaincre les ambitions des princes qui visent à découper le royaume. Après une soirée arrosée dans l'auberge qui les abrite et une nuit de lourd sommeil, il découvre avec stupeur qu'une attaque a eu lieu pendant la nuit. Ses camarades ont été victimes d'assassinats sauvages. Il se précipite vers la chambre où le roi passait la nuit et découvre l'horrible spectacle. Le jeune homme de quatorze ans gît sur son lit, un couteau planté dans le torse. Il emmène avec lui le dauphin Philippe, celui dont sa mère voulait qu'il ne puisse jamais faire de l'ombre à Louis. Il convient, aux côtés de Mazarin, qu'il faut protéger le jeune garçon à tout prix. Dans les vingt années qui suivent, le roi Philippe VII va devoir subir le démantèlement de son royaume au profit de l'Espagne, qui s'appuie sur la conquête de Cognac par Condé, et bien d'autres défaites majeures. Mais à la toute fin de sa vie, Mazarin échafaude un plan pour sauver le royaume de France, et le confie à d'Artagnan.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle livraison de Jour J s'inscrit dans la plus pure tradition de la série : une relecture profonde d'un moment de l'histoire, basé sur un évènement qui la fait basculer dans une autre direction. La mort de Louis XIV encore enfant est bien évidemment une secousse à même de redessiner les décennies qui vont suivre, et les deux scénaristes creusent leur sillon avec l'érudition qu'on leur connait. Des personnages connus qui trouvent des rôles différents, à commencer par le frère cadet de Louis XIV, connu pour son homosexualité, qui devient roi de ce qui reste du royaume. Les moments se multiplient autour de la personnalité du nouveau roi et les réactions du peuple, la vieillesse de d'Artagnan, les stratégies élaborées par Mazarin. L'histoire que Fred Duval et Jean-Pierre Pécau racontent est rythmée et évidemment bien construite... mais quand même alourdie par des références très nombreuses, qui vont donner au lecteur pas trop féru d'Histoire l'impression qu'il est en partie laissé de côté. Tout en restant très grand-public dans sa construction, ce nouveau diptyque ne sera donc pas forcément le plus abordable pour le lecteur moyen. Cela dit, un petit peu de révision ne fait de mal à personne, sur fond de belles pages fouillées de Vladimir Aleksic et Nuria Sayago, et d'un découpage irréprochable.