L'histoire :
O'Neill et Baer sont désormais dégagés de leurs responsabilités au FBI et à la CIA. Grâce à l'argent du père de Sullivan, ils vont pouvoir se lancer dans une mission secrète pour venger le jeune agent tué en Afghanistan. Tout commence par un contact possible dans les territoires Palestiniens occupés. Un ex membre de l'OLP doit pouvoir les remettre sur la piste de l'indicateur Pasdaran qui les avait piégés lors de leur dernière mission. Ils réussissent malgré la méfiance des services secrets israéliens à franchir les checkpoints et obtenir l'information qu'ils étaient venus chercher. À leur grand étonnement, la piste vers Beyrouth qu'ils s'apprêtaient à suivre les conduit très vite vers les Etats-Unis, où il semble que des terroristes potentiels sont en train de se regrouper pour préparer une opération comme jamais l'Amérique n'en a connue. Nous sommes en septembre 2001, une course contre la montre s'engage. D'un côté, des agents secrets qui agissent sans l'accord de leur hiérarchie, de l'autre des islamistes qui sont venus aux États-Unis pour apprendre à piloter des avions...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que la première moitié de l'album progresse lentement et multiplie les scènes de dialogues qui mettent en avant le travail des agents secrets, la seconde partie du récit est tout simplement haletante et fantastiquement bien menée. Les auteurs réussissent à rendre parfaitement crédible le scénario annoncé d'un attentat contre les tours jumelles finalement déjoué, mais la manière dont ils le racontent est brillamment surprenante. En utilisant des personnages qui ont effectivement tenté de convaincre l'administration américaine d'une attaque de grande envergure en préparation, ils provoquent une curiosité irrépressible. La réalité alternative qu'ils décrivent est finalement si proche de celle que nous avons vécue en 2001, qu'on la dévore comme une enquête inédite sur ce que l'Histoire aurait pu – voire même aurait du – être. Leur manière de nous plonger au cœur de l'action aux côtés de O'Neill et Carter est immersive au possible, servie au dessin par un Igor Kordey comme toujours totalement dévoué au bon déroulement de l'aventure. Duval et Pécau réalisent ici un des tout meilleurs volumes de l'épatante collection Jour J, un pur scénario de cinéma sur papier. Bourré de repères documentés et parfaitement fluide, ce triptyque ravira tous ceux qui se sont un tant soit peu intéressés aux réactions du pouvoir américain à partir du fameux 11 septembre.