L'histoire :
Zacharie vient d'atterrir à Lhassa en compagnie de Gunther pour retrouver son père parti en expédition à la recherche d'une mystérieuse montagne invisible. Sa petite amie Nina a une balle logée dans le crane et seul le chirurgien mondialement connu pourrait la sauver. Dans les rues de la ville, ils interviennent pour éviter qu'un tibétain se fasse tabasser par la police chinoise, le jeune homme les remercie et disparaît. Le lendemain, ils prennent le bus pour Shigatsé, à quelques heures de route, ils rencontrent Chen, un chinois qui est étonnamment au courant de leur intervention de la veille. Ils expliquent qu'ils doivent accéder au Mont Kalash où le père de Zach doit se trouver. Arrivés dans la ville, ils réalisent que l'ex chirurgien est très connu, et ils sont témoins de mystérieux phénomènes météorologiques, des sortes d'orages remplissent le ciel de couleurs improbables. Petit à petit, les deux hommes vont s'approcher de la vérité. Un lien unit cet allemand descendant d'un commandant du camp de Mauthausen, et le petit-fils d'un juif qui y a été détenu. Gunther motivé par sa passion pour le disque de Kailash et cette montagne improbable, et Zach qui espère seulement sauver l'improbable jeune allemande qu'il a rencontrée il y a peu.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Raconté avec toujours autant de talent pour la mise en scène, ce deuxième tome apporte toutes les réponses au mystère soulevé dans le premier tome. Alors certes, il restera une certaine part de magie dans tout cela, les auteurs ayant choisi de privilégier la relation entre les deux protagonistes, qui prend de l'ampleur. Les phénomènes étranges se multiplient, mêlés à des réminiscences du passé commun des deux hommes. La scène où les deux grands-pères se rencontrent, où le prisonnier juif prononce le mot de Kailash et qui fait tout basculer, revient en boucle. Le dessinateur italien Massimiliano Leonardo (alias Leomacs) est un parfait exemple de l'école italienne de la bande-dessinée grand-public. Techniquement très fort, il se fait oublier dans des pages très denses rythmées par tout ce que Makyo et Frédéric Richaud ont voulu mettre dans ce périple au bout du monde. Un peu d'ésotérisme, un peu de politique contemporaine, des paysages et des tempêtes, des anciens nazis, tout cela assemblé autour de deux personnages opposés mais fondamentalement sympas. Et une chute finalement inattendue ! Rien de révolutionnaire, mais beaucoup de savoir-faire pour ce pur dépaysement en deux tomes dans lequel il faut se laisser emporter sans recul.