L'histoire :
Zach est un ancien boxeur devenu prof de philo. Un parcours atypique qui est passé par la case prison après une attaque a main armée. Nina, avec qui il partage un verre ce soir-là, est visiblement fascinée par son histoire. Le charme opère et ils passent la nuit ensemble dans l'appartement de Zach. Mais deux hommes en armes défoncent la porte au milieu de la nuit, réussissent à assommer l'ex-boxeur, et tirent sur Nina. Tous les deux se réveillent à l'hôpital. La jeune femme a miraculeusement survécu, une enquête débute et bien entendu, la version que Zach raconte aux policiers est confuse. Il a peine à rassembler ses souvenirs, à l'exception d'une insulte proférée par l'un des deux agresseurs. Mais une nouvelle surprise l'attend lorsqu'il apprend que sur le crane de la jeune femme, figure un tatouage néo-nazi à l'effigie du commando responsable de la tuerie d'Oradour sur Glane. Comment une jeune femme qui représente ces idées a-t-elle pu vouloir coucher avec lui ? Elle ne pouvait évidemment pas ignorer, en venant à ses conférences, qu'il portait un nom juif. Quelques décennies plus tôt, dans le camp de concentration de Mathausen, un officier allemand découvre que l'un de ses prisonniers est un savant qui a réussi à déchiffrer des langues inconnues très complexes. Il renonce à lui tirer une balle dans la tête...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Makyo et Philippe Richaud savent s'y prendre pour concocter une intrigue mystérieuse qui vous laisse en plein suspense, se développant sans arrêt dans des directions imprévues qui surprennent au détour d'une page. Ce premier volume est particulièrement rythmé, offrant des scènes d'actions percutantes sous la plume de l'italien Leomacs. Le trait du dessinateur n'a rien de très spectaculaire, mais les plans qu'il choisit et son efficacité redoutable rendent la lecture addictive, comme lors de l'irruption des deux tueurs dans la chambre à coucher. Son expérience dans les séries italiennes de la maison Bonnelli est perceptible : un mélange de maîtrise graphique et anatomique et de sens du mouvement. Le récit est également très dense, ouvrant de multiples axes dans les relations entre les personnages et les époques, exploitant au mieux ses 50 et quelques pages. Certes, la trame historico-religieuse qui se dessine n'est pas la première du genre, mais on se laisse porter par une construction impeccable. Et on attend la suite avec une impatience coupable...