L'histoire :
Le mafieux Frazzi manipule Joshua Logan afin de se venger de Steven Providence qui retient sa femme Xuan Mai. Logan retrouve un sens à sa vie et s’entraîne pour libérer son épouse. L’occasion pour lui de replonger dans les affres de son passé : l’enfer qu’il vécut au Vietnam dans une prison très spéciale et Xuan Mai qui lui sauva la vie. Dans le même temps, Providence continue à raconter son histoire à sa prisonnière et finit par révéler son immense projet pour que Jessica puisse enfin diriger le peuple new-yorkais. Jessica Ruppert se rapproche ainsi toujours plus près de l’accès à la maire de New-York. Logan est proche de la propriété du champion de boxe poids lourd, tandis que ce dernier met au point les derniers préparatifs de son vaste complot…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fin d’une saga politique qui aura duré plus de dix ans. Si quelques tomes étaient assez décevants par rapport à un départ tonitruant, Luc Brunschwig se rattrape largement avec un final somptueux. La bande dessinée repose toujours sur d’incessants flashbacks, mais cette fois-ci, ils s’emmêlent habilement avec le présent et permettent d’éclairer des personnages essentiels tels que le sergent Logan. Le drame se dénoue petit à petit en développant habilement chaque destinée. Même si certaines idées sont encore un peu farfelues (Jessica Ruppert au téléphone avec Amy, en plein discours politique), Brunschwig finit par révéler tous les dessous de son intrigue en nous réservant à nouveau une surprise de taille à la fin de sa saga. La révélation ultime va en surprendre plus d’un et la démence du projet de Providence fait frémir. A nouveau, les turpitudes du pouvoir et les luttes politiques sont rendues d’une façon très réaliste et avec un cynisme rare en BD. Les dénonciations des rouages de la société américaine sont violentes et le pessimisme de Brunschwig est malheureusement profondément clairvoyant et d’actualité. Les dernières pages témoignent du travail énorme opéré par le scénariste pour ancrer son histoire dans les mécanismes sociaux-politiques de son temps : plusieurs fausses pages de journaux américains relatent le dénouement en guise d’épilogue. Pour la première fois également, le dessin est enfin à la hauteur du scénario époustouflant de Brunschwig. En effet, Laurent Hirn est doué pour dessiner les visages marqués de ses personnages et pour découper son histoire en plans efficaces et dynamiques mais, jamais auparavant, il n’avait trouvé un coloriste à la hauteur de son talent. Cette fois, l’erreur est enfin réparée et les couleurs délicates et douces de Claude Guth, proches de l’aquarelle, revalorisent les coups de crayon de Hirn. Un final grandiose pour une série à découvrir pour son originalité et sa dénonciation politique viscérale.