L'histoire :
Thèbes, 1358 avant notre ère, le grand temple du roi Amenhotep III est en ébullition. Le matin même, le grand voyant de la reine Tiyi est retrouvé mort décapité. Ce simple paysan né avec de la paille entre les orteils, après plusieurs prédictions réalisées, était devenu le confident de la reine et le grand voyant du Temple. La police du roi se lance à la recherche du potentiel assassin. Au même moment, Anoukis, prêtre du deuxième degré du temple d’Amon interpelle Iséri, la sœur de la reine, afin de savoir pourquoi elle n’était pas présente à son cours. Les deux jeunes gens, épris d’affection vivent emprisonnés dans le déni d’une relation qui leur est interdite. Anoukis est prêtre et le maître d’Iséri. De son coté, le général Manès a des vues sur la princesse et décourage ou élimine tout homme s’approchant de l’objet de son désir. C’est d’ailleurs dans une ruelle étroite qu’Anoukis fait connaissance avec la garde rapprochée du général. Après deux ou trois esquives, une course-poursuite dans la ville et une bagarre finale dans la maison des morts, Anoukis parvint à se défaire des hommes de mains. Appelé d’urgence au temple, le médecin privé se rend compte que l’état général de la reine Tiyi se détériore et que cette dernière a certainement été empoisonnée.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peut-être que le nom de Néferkheperourê ne dira rien au néophyte de la XVIIIéme dynastie égyptienne. Mais le nom d’Akhenaton certainement. Evidement, nous ne parlons pas du célèbre membre d’un groupe de rap marseillais, mais du fils de la reine Tiyi et du roi Amenhotep III. Le scénariste Makyo ( Balade au Bout du Monde, chez Glénat !) offre un scénario rythmé sortant des sentiers battus des livres ayant pour thème l’Egypte. Même si un gros travail de recherche historique a dû être mené, ce premier opus s’imprègne de l’ambiance et de la particularité linguistique de l’époque, sans alourdir les dialogues de faits ou d’explications historiques. Et c’est très bien ainsi. Le lecteur qui voudra aller plus loin dans l’apprentissage des cultes, des dieux et autres particularités de l’époque des pharaons se référant à la XVIIIéme dynastie pourra se tourner vers la littérature spécialisée. De plus, l’utilisation du pouvoir du Mer Ka Ba qui a pour effet de s'affranchir de la matérialité pour voyager dans l'espace et le temps, permet de décupler les rebondissements de l’histoire. Au niveau du dessin, nous ne pouvons que saluer l’énorme travail de reconstitution de l’ambiance égyptienne d’Eugenio Sicomoro et Alessandro Calore. Le trait réaliste rend l’album vivant et les personnages nous renvoient les émotions. Un petit bémol peut-être concernant la colorisation qui rend l’ensemble un peu fade ; on aurait pu s’attendre à des couleurs vives pour illustrer le faste de l’Egypte ancienne. Somme toute, ce premier opus pose les bases d’une histoire trépidante qui risque d’en tenir plus d’un en haleine.