L'histoire :
Dans un futur proche, sur un chantier de fouilles en Abyssinie (Ethiopie), on retrouve un étrange sanctuaire. En effet, dans ce qui ressemble à un mausolée, des squelettes humains sont mélangés à des squelettes de dinosaures. Les deux espèces se seraient-elles donc côtoyées en des temps antédiluviens ? Les archéologues qui découvrent cela n’ont pas le temps de se poser ces questions, que des nappes de fourmis rouges leur recouvrent le corps et les dévorent. Dans le même temps, une alerte spatiale est donnée à l’ONU : un objet non identifié file à grande vitesse vers la Terre. Une unité de défense dotée de l’arme thermonucléaire et commandée par le très compétent colonel Dongfang Zhiyan décolle aussitôt d’une base australienne. Alors que l’objet s’arrête à hauteur de la lune, les militaires font une sortie pour aller à sa rencontre. Ils découvrent que c’est un cristal, à l’intérieur duquel ils aperçoivent un improbable personnage humanoïde : une fillette manga en tenue de soubrette ! En anglais, celle-ci explique qu’elle est un messager qui a pris une apparence rassurante et un langage connu pour alerter l’humanité sur un danger imminent. Le « dévoreur », une sorte d’anneau gigantesque bourré de technologie est en approche dans le système solaire et se dirige tout droit vers la Terre. Son objectif : en absorber toutes les ressources, avant d’en « recracher » un noyau inerte et stérile…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les formidables romans et nouvelles de Liu Cixin sont en train d’être adaptées au sein de cette collection de 15 albums en devenir. Depuis le spectaculaire tome 1 (La Terre vagabonde), ce tome 6 Proies et prédateurs est sans doute le second plus « puissant », en matière de gigantisme cosmique. Pour cause : voici un vaisseau interstellaire en forme d’anneau, démentiellement titanesque (son diamètre est environ trois fois supérieur à celui de notre planète) et bourré de technologies, qui s’approche de la Terre pour l’engloutir ! Un ennemi suceur de planètes, à l’instar des vampires qui, après un rigoureux pillage de ses ressources d’un siècle, la recrachera comme un vulgaire noyau de cerise. Et quand vous aurez découvert l’apparence du général en chef qui s’apprête à dévorer la Terre, sous serez encore plus surpris… Evidemment, l’humanité ne va pas se laisser faire et envoie son meilleur général défenseur spatial pour empêcher l’apocalypse. Celui-ci n’est pas Bruce Willis mais… un chinois (logique, compte tenue de la période future et de l’auteur). Néanmoins, cette aventure de SF ne part pas dans des délires rocambolesques de space opéra façon Star Wars. Sur le plan astrophysique, voire darwinien, tout reste logique et vertigineux. Le scénariste Jean-David Morvan a dû prendre un pied d’enfer à l’adapter en BD, d’autant qu’il s’appuie sur les talents du chinois Yang Weilin (qu’on a déjà vu à l’œuvre sur Da Qin) aux cases spectaculaires. Il est juste dommage que son dépliant en quadriptyque (signature de la collection) ne soit pas un panorama géant et apocalyptique, mais plusieurs cases de BD toutes en largeur… ce qui retire l’intérêt d’un quadriptyque. Sinon, le dévoreur est vraiment flippant. Ayez peur, ayez très peur. Dans l’espace, personne ne vous entendra crier.
