L'histoire :
Kesh et Kirin ont proposé à Dame Ellora, tenancière d’un bordel en perte de vitesse, de l’aider à contrecarrer les plans de l’infâme Ad Arphax. Ce dernier, gouverneur de Xarnath, port de pêche réputé pour la qualité de ses bordels, a ouvert une maison de plaisir où il brade les prix. La concurrence est déloyale. Nos deux compères partent donc à la recherche de l’Ile aux sirènes dans un petit bateau de fortune, accompagné in extremis de Norden, un gars sympathique au physique de brute. Selon la légende, cette terre serait habitée par des femelles aux tétons gros comme des pastèques, dont la seule vue réveillerait les appétits sexuels d’un mort. Pendant ce temps, Ad Arphax dépêche une mercenaire, Tao Bang, pour les supprimer. Il demande également à son nécromancien de surveiller cette dernière pour vérifier qu’elle ne tourne pas casaque. Rapidement, l’affaire tourne au vinaigre, Tao Bang se range du coté des pourchassés et une bataille rangée s’organise entre eux tous et les sbires du gouverneur, alors que l’île tant recherchée apparaît enfin….
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénario de Tao Bang ressemble fort à un délire entre potes. Mais un délire réalisé avec professionnalisme. Car la forme prise par cette histoire d’Héroic Fantasy est d’un niveau de qualité largement supérieur à la moyenne. Au vu des pointures qui co-signent la série (Vatine, Pecqueur, Blanchard), il n’y a rien d’étonnant ! Le ton et les personnages ne se prennent pas au sérieux et la plupart des situations sont abordées de façon désinvolte. L’histoire elle-même est complètement bouffonne. Mais de cette aventure pur jus, on retient également des dialogues qui font mouches et un rythme trépidant, maîtrisé de bout en bout. Tout cela est porté par un dessinateur talentueux, qui a en plus le mérite de participer ici à sa première bande dessinée. Didier Cassegrain nous vient tout droit de l’animation. Comme certains de ses congénères qui s’essaient à la bande dessinée (Virginie Augustin sur Alim le Tanneur par exemple), le résultat prouve une totale maîtrise du support. Cadrage, découpage, expressivité des visages… même la mise en couleur est superbe, quand bien même on passe des méthodes « artisanales » à l’outil informatique entre les deux tomes. Tous les ingrédients d’une bonne BD sont là, parfaitement aboutis.