L'histoire :
Surnommé Wonderball, l’inspecteur Spadaccini de San Francisco s’est vu rattrapé par l’enquête qu’il mène sur des snipers publics. En essayant de comprendre comment un tireur unique peut flinguer 9 quidams dans la rue en 9 secondes, il a découvert qu’il était lui-même l’un des cobayes d’un programme de « supers-soldats », mené par le « collège invisible ». Cette confrérie secrète a jadis transformé la psyché de nombreux individus, disséminés à travers le territoire des USA, pour les transformer en agents dormants dépourvus de toutes émotions. Un homme surnommé « le fantôme » l’a aidé à se débarrasser d’un commando envoyé par le collège invisible. Ce « fantôme » lui a ensuite donné un plan et une adresse d’un studio de cinéma, pour l’aider à comprendre ce qu’il est, ainsi que le formidable complot dans lequel il est englué. Evidemment, Wonderball est aussi traqué par le FBI, qui lui attribue 4 cadavres retrouvés dans la « ruche » de Sun Lake City. L’agent Maggie Osterberg est une beauté froide, mais elle est méthodique. Il ignore aussi qu’un des « alphas stables », le shérif Jack Bradigan de Skull Gulch, est activé par le collège sur son cas. Le genre de bonhomme qui s’imagine secrètement en train de démembrer les jolies filles à la tronçonneuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La jouissive équation de thriller mise au point par Fred Duval et Jean-Pierre Pécau pour Wonderball se consolide dans ce troisième opus. Prenez : l‘Ouest américain encore un peu mystérieux dans les 70’s + une conjuration fabriquant des super-soldats psychopathes + des personnages charismatiques ou magnifiques dans leurs archétypes de genre = un western moderne et haletant dans un décorum sauvage. Les bases scénaristiques s’étayent sur Pécau, qui fournit l’érudition, et Duval, qui maîtrise quant à lui la dynamique narrative. Il est certain que pour cette série, le souffle lyrique du second scénariste a largement pris le pas sur les digressions techniques souvent reprochées au premier. En résulte un suspens vraiment tendu, qui magnifie une intrigue de fond noueuse à souhait. Largement de quoi combler les amateurs de théories du complot et ceux des pétoires qui chantent. Le dessin encré de Colin Wilson accorde enfin la dimension cinématographique du thriller. Oppressant dans les scènes de nuit, il fait avancer le schmilblick et nous place au milieu de vastes panoramas dans celles de jour. Dans tous les cas d’une efficacité redoutable. Son art du découpage et des cadrages éclate plus particulièrement lors de deux séquences muettes en gaufrier (Maggie chez Stein, le shérif dans ses œuvres de détraqué). Un Photographe fera son apparition au tome 4… On s’en lèche les bobines par avance.
