L'histoire :
En costume et nœud pap’, Jérôme se trouve devant monsieur le Maire, car il se marie avec… une certaine Rebecca. Mais au moment de prononcer ses vœux, Babette intervient depuis l’assistance et répond à sa place « Non ! ». C’est avec elle qu’il doit se marier ! S’ensuit un démêlé un peu musclé. Babette sort un couteau de son sac et veut agresser la future mariée blondasse. Jérôme s’interpose et prend le coup de couteau à sa place, dans l’abdomen ! Jérôme se réveille en sursaut. Ouf, ça n’était qu’un mauvais rêve. A côté de lui, une petite voix le rassure. Il s’aperçoit alors avec effroi qu’il ne s’agit pas de Babette mais de la Rebecca de son rêve ! Ouf, ça aussi, ça n’était qu’un rêve. Pour autant, il se réveille cette fois bel et bien à l’hôpital avec une blessure au ventre. Comment tout ceci a-t-il donc commencé ? Jérôme se souvient : c’était le jour de son énième tentative de passer le permis de conduire. Tous ses amis du quartier l’avaient mis dans les meilleures dispositions pour qu’il ne le loupe pas encore une fois. Il pleuvait, l’examinateur (toujours le même !) n’était pas sympa. Jérôme n’était pas particulièrement stressé… du moins pas jusqu’au moment où il aperçut une jeune femme en tenue de mariée qui menaçait de se jeter depuis le muret d’un pont. Jérôme avait alors réagi à toute vitesse, comme un chauffard, pour sortir du périphérique, faire le tour du pâté de maison, se garer à la va-vite et tenter de négocier avec la jeune femme qu’elle ne se suicide pas. Assurément, c’était encore râpé pour le permis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Non mais vous avez vu cette couverture ? Ô scandale : Jérôme ne se marie pas avec Babette, qui menace les futurs époux d’un couteau ! Dodier joue avec nos nerfs et les faux-semblants dès le début de ce 28ème épisode. Mais embrouille entre Jérôme et Babette, il y a assurément dans cette histoire, autour d’une affaire de personnalité toxique et d’emprise plus que malsaine. Pour autant, qu’il se retrouve largué ou planté d’un coup de couteau dans le bide, notre héros détective ne perd jamais son flegme et sa capacité à prendre du recul sur les évènements de la vie. Et c’est pour ça qu’on l’aime. Piégé, acculé dans ses derniers retranchements psychologiques, Jérôme K Jérôme peut toujours compter sur ses amis, qui savent depuis longtemps toute la bienveillance et la vertu qui l’habitent. A travers cette nouvelle aventure autonome, les personnalités sont certes un tantinet caricaturales… Mais l’ensemble est tout de même très attachant et immersif. L’opus est un nouveau page-turner, un bonheur de lecture. Surtout, qu’il s’agisse de descendre un immeuble sur une rampe d’escalier, de traverser Paris en solex ou de reprendre ses esprits sur un lit attaché et bâillonné, en faisant le constat alentours, la narration visuelle de Dodier reste un bijou, tant dans le style artistique, les cadrages que dans le découpage de l’action. Pour le meilleur.
