L'histoire :
Au moment de partir en vacances à Venise, alors qu’il est en train de fermer la porte de son bureau, le téléphone de Jérôme K Jérôme Bloche, jeune détective privé parisien, sonne. Jérôme décroche… C’est son oncle, qui habite la bourgade de Bergues dans le Nord, et qui lui demande de venir urgemment pour résoudre une affaire : la fille de son patron, Mr Demeester, a fugué. Or jadis, Jérôme était super pote avec Adrien, le demi-frère de cette dernière. Il se sent obligé d’accepter… même s’il sent déjà les foudres de sa copine Babette s’abattre sur lui. Le voyage en TGV s’effectue effectivement dans un difficile climat de reproches. Ils sont accueillis à l’arrivée par une pluie glaciale et par le gros chien de l’oncle de Jérôme. C’est autour d’une bonne carbonade flamande que la famille partage sa connaissance de la problématique. Il semble qu’il y ait eu de grosses tensions dans la famille Demeester. Jérôme se demande un peu par quel bout il va prendre l’affaire, car 48h de fugue sans que la brigade cynophile ait trouvé le début d’une piste, c’est beaucoup trop long. En premier lieu, après une nuit de digestion, il suit son oncle à son usine de production d’huile, afin de rencontrer en personne Mr Demeester. Ce dernier est accueillant, mais étrangement, il refuse que Jérôme rencontre son épouse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette 26ème aventure, Jérôme K Jérôme, le détective privé le plus débonnaire, candide et bienveillant de la Création, quitte son terrain parisien pour s’en aller enquêter dans le patelin qui a servi de cadre au film Bienvenu chez les ch’tis : Bergues ! C’est en effet là que la demi-sœur d’un de ses vieux potes d’enfance a fugué. Or il se trouve que le père de la fugueuse n’est autre que le patron de l’oncle de Jérôme. Le cadre familial et/ou de proximité, commun à celui de Paris (avec Mme Zelda, l’épicier Burhan et consort), est donc immédiatement rétabli. Le couteau dans l’arbre qui sert de titre n’est qu’une anecdote en marge de l’intrigue principale. Comme à son habitude, le jeune détective ne se met pas la rate au court-bouillon pour démêler l’affaire. Un peu d’observation contemplative entre deux phases digestives, le tout amplement aidé par la providence – qui sourit plus aux gentils qu’aux audacieux – et des relations humaines clairvoyantes, lui suffisent à comprendre le fond de l’affaire. Et une fois de plus, sans céder à la violence ou au moindre comportement malsain, Jérôme résout une affaire logique. Paradoxalement, le réalisme du polar en sort magnifié, amplement aidé par la qualité du dessin semi-réaliste et une mise en scène cinématographique, malgré un découpage sage, le plus souvent en gaufrier. Dodier est un génie.