L'histoire :
Comme tous les jours de la semaine, Rachida, une jeune femme de ménage immigrée, arrive chez la dame qui l'emploie, une professeure de piano émérite, dans une cossue demeure parisienne. Mais aujourd'hui, elle est accompagnée de sa petite fille. Pas le choix : la maîtresse d'école est malade. Un brin acariâtre, la vieille dame n'est pas ravie par la présence de l'enfant... Elle exige que la gamine se tienne à carreau, aux côtés de sa maman. Or la petite Yasmina, curieuse, profite de quelques secondes d'inattention se sa maman pendant qu'elle nettoie les vitres, pour visiter la maison et passer une tête pendant une leçon de piano. Après avoir essuyé les remontrances de la patronne, sa maman lui demande d'aller jouer dehors. Coiffée d'un bonnet bien chaud, Yasmina se retrouve ainsi dans la cour. C'est en faisant tomber son doudou dans l'interstice d'un soupirail qu'elle aperçoit le vieux monsieur blessé à la tête dans une pièce de la cave. Sa maman se met à quatre pattes pour essayer de récupérer le doudou, lorsque la professeure de piano la surprend. Elle est congédiée sur le champ. Yasmina est inconsolable par la perte de son doudou. Quelques heures plus tard, Rachida envoie donc son jeune frère pour essayer de négocier la récupération du doudou. Mais ce dernier ne donne plus de nouvelles. Burhan l'épicier, ami de cette famille, sollicite alors les talents de détective de Jérôme K Jérôme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est une madeleine de Proust, un classique, dont le succès demeure presque anachronique dans le paysage du 9ème art. Dodier met généralement 2 ans entre chaque épisode de Jérôme K Jérôme, qui sont désormais attendus avec grande impatience par les amoureux de cette série culte. On sait ce qu'on va y trouver, on n'est jamais déçu et on s'en délecte. Comme à chaque fois, notre débonnaire Jérôme s'emploie donc à faire sa profession de détective privé « de proximité ». Car comme à chaque fois, l'affaire n'est pas démesurée, elle reste à l'échelle humaine, du quartier. Et comme (quasiment) à chaque fois, il ne sera pas payé, il rend service à ses amis. C'est d'ailleurs son copain Burhan, l'épicier du coin, qui l'envoie mettre son grain de sel chez cette vieille professeure de piano acariâtre. Initialement, il s'agit de récupérer le doudou perdu d'une petite fille... mais ce faisant, la présence d'un vieil homme blessé dans une pièce de cave intrigue (voir la couverture). Indice après indice, de témoignages en intuitions, Jérôme remonte le fil des évènements... et découvre l'explication sordide que nous ne vous révèlerons pas ici. Le dessin de Dodier est toujours un modèle de semi-réalisme : classique, soigné, documenté, idéalement découpé pour une immersion totale. On a l'impression de retrouver un nouveau et excellent épisode d'un feuilleton qu'on adore.