L'histoire :
6 heures du matin, dans l’appartement de Babette. Le téléphone sonne, tirant le détective privé Jérôme et son hôtesse de l’air préférée d’un profond sommeil. Bizarrement, c’est pour Jérôme : un rendez-vous professionnel pour la fin de matinée, de la part d’un certain Max. Babette se prépare et file : elle s’envole pour Mexico. Jérôme se rendort. Evidement, il est à la bourre pour le rendez-vous. Une jeune fille black avec un œil au beurre noir l’attend devant sa porte. Guère prolixe, elle lui tend une photo et 7500 euros en liquide, un « premier versement ». Jérôme commence à comprendre : on le confond avec un tueur à gage ! Outré par ce type de commande, il flanque sa cliente à la porte. Puis, comprenant qu’il peut éviter un meurtre, il se ravise immédiatement… mais trop tard. Il met alors tous ses talents de détective à retrouver la jeune femme, à partir du numéro de téléphone de Babette. Il découvre alors que l’un des chiffres modifié correspond au numéro d’une cabine publique, que le tueur en question décroche lorsqu’elle sonne chaque jour à 6h du matin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Amateurs de BD, si Jérôme K Jérôme manque encore à votre collection, il est grand temps de vous y mettre : JKJ est un « must » qui ne déçoit jamais. A chaque nouvel album, Dodier se renouvelle et entraîne son jeune détective privé dans une histoire à la fois touchante et palpitante. Ici, vous l’aurez compris à la lecture du résumé, Jérôme est confondu avec un tueur à gages qu’il tente de neutraliser (un comble, lorsqu’on connaît la tendresse naïve du personnage). Les diverses filatures que le héros doit mettre en œuvre pour éviter que le tueur n’exécute son contrat nous monte au comble du suspens. Etant donné que dans ces occasions, il vaut mieux être discret, de nombreuses planches sont muettes, laissant le talent graphique de Dodier se charger de la narration et monter l’intensité à son paroxysme. Etant donné que le dessin limpide et réaliste, dans la tradition de l’école franco-belge, est une nouvelle fois impeccable, le plaisir des lecteurs est total. Comme Dodier sait aussi admirablement éviter les clichés, les chutes (c’est le cas de le dire) sont imprévisibles, authentiques et toujours d’une grande humanité. Bref, une nouvelle fois, on est happé de la première à la dernière case, et l’attente va être longue pour connaître la résolution de cette nouvelle affaire. Car Un chien dans un jeu de quilles est le premier volet d’une histoire en deux tomes (comme ce fut déjà le cas dans JKJ avec La comtesse et La lettre, les tomes 15 et 16).
