L'histoire :
Fuyant violence familiale et solitude urbaine, Manu, Anna et Julie ont fugué à la campagne. Les jeunes filles ont réussi à esquiver la visite des gendarmes qui sont à leur recherche. Peu à peu, elles s’adaptent à la vie à la campagne. Elles ont fait la connaissance de David, un homme qui vit en ermite, depuis la disparition de sa fille, Aude, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Julie. De son côté, Julie va chercher des fromages dans la ferme voisine où vit une mère et son fils, Vincent, un simple d’esprit. Pourtant, celle-ci disparaît mystérieusement après être allée se balader dans la campagne. Pour Manu, il n’y a aucun doute, c’est David qui est derrière tout ça. Accompagnée d’Anna, elle se rend, fusil à la main, dans la demeure de David, lui sommant de lui dire où il a caché leur copine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
6 ans ! C’est le temps qu’il aura fallu pour lire la suite de l’intrigante Porte au Ciel… Le duo Makyo-Sicomoro a fait languir bon nombre de passionnés de BD. Le résultat est toutefois à la hauteur de leurs espérances. Makyo distille merveilleusement le suspense dans ce thriller rural aux accents fantastiques symbolisé par l’étrange porte au ciel. Les éléments narratifs s’assemblent parfaitement. On se doute bien que chaque protagoniste a joué un rôle dans la disparition de Julie, mais lequel ? On ne s’ennuie pas une seconde et la résolution de l’énigme se fait par étapes, jusqu’à un final fort en émotions. C’est aussi un grand plaisir de retrouver le trop rare Eugenio Sicomoro à la baguette graphique. Son crayonné subtil proche de l’esquisse traduit merveilleusement le scénario à tiroirs de Makyo. Sa campagne est authentique, sombre et profonde. Entre les deux tomes, ses couleurs (en collaboration avec un trio féminin transalpin) ont gagné en luminosité, bien que la couverture très lovecraftienne maintienne une dimension fantastique qui se dilue au profit d’une fin réaliste. Un excellent diptyque de la collection Aire Libre !