L'histoire :
Prague, mai 2237. Sous le grand dôme de la ville a lieu une conférence internationale qui doit décider par referendum de l’intégration terrienne à la grande confédération planétaire et « multicivilisationnelle », réunissant 781 races extraterrestres. Mais sous les yeux de Caleb et Kristina, les enfants du couple de scientifiques à l’origine de ce gigantesque rassemblement, un terrible attentat a lieu. Bien des années plus tard, Caleb se rend sur la station Orbital pour y être officiellement nommé agent de l’ODI, l’Office Diplomatique Intermondial. Il est le premier humain depuis bien longtemps à accéder à un tel poste : depuis qu’ils se sont rendus coupables du génocide des Sandjarrs, un peuple extraterrestre, les terriens étaient jusqu’alors bannis de cet organisme de paix. Aujourd’hui, Caleb prête allégeance au directoire de l’ODI, avec pour compagnon de binôme une créature Sandjarr, Mézoké, sexuellement non identifiée. Un binôme exemplaire et symbolique. Pour leur première mission diplomatique, les deux agents doivent démêler un conflit entre des colons humains illégalement implantés sur une lune pour en exploiter les ressources minérales, et la race Jävlode possesseur légitime de l’astre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que ça fait plaisir de renouer avec une vraie grande saga de science fiction ! Depuis Sillage et Kookaburra, le genre des space-operas était un peu délaissé ces dernières années… Or voici qu’après L’héritier des étoiles, Sylvain Runberg et Serge Pellé nous proposent aussi un petit bijou en la matière, Orbital ! On pense bien sûr immédiatement à Valerian, pour la solidité et la cohérence de l’univers créé... mais Orbital a son ton bien à lui. Fans ou profanes en la matière, jetez-vous sur le premier tome de cette nouvelle série, maîtrisée à tous points du vue et très prometteuse sur le long terme. Les considérations géopolitiques sont au cœur de l’intrigue, les planches fourmillent d’éléments techniques astucieux et de sympathiques créatures extraterrestres, l’action et le suspens sont omniprésents… Ô joie. Seule peut-être la colorisation un peu terne (mais magnifique) titillera quelques rabat-joies. Car pour le reste, le dessin de Pellé est splendide ! Son dessin en couleurs directes est riche, inventif, détaillé, maîtrisé… Il parait incroyable que sa seule apparition en tant qu’auteur de BD, se soit faite en 1996 sous le pseudo de Torgnoll, pour un unique album du Grand chambardement chez feu le Téméraire. Bref, cette mise en bouche a le double mérite de nous présenter un univers de science-fiction extrêmement riche et de nous lancer dans une première aventure très plaisante, nous abandonnant à la dernière planche en plein climax… Gargh ! Il est cruel de devoir attendre le printemps 2007, date annoncée pour la sortie de Ruptures, second tome et conclusion de cette histoire très enthousiasmante…
