L'histoire :
En 1916, Elias Cohen est mécano sur les machines volantes de la base aérienne alliée de Pavlos, en Grèce. Ses heures creuses, il les passe à jouer de la clarinette au sein d’un « quintett » de jazz ou à apprendre le grec pour mieux s’intégrer à la population. Car sur le marché local, Elias est tombé sous le charme d’une jeune vendeuse de fromages de chèvres, Aleka. La vie d’Aleka n’est cependant pas très rose : elle est élevée par son oncle depuis la mort de sa mère, un homme qui la bat et… la prostitue ! Outré par ces mœurs, Elias essaie bien de faire intervenir sa hiérarchie. Mais en tant de guerre, les gradés ne sont guère choqués par ce genre de « divertissement » pour leurs hommes, plutôt de bon augure pour le moral des troupes… Il leur est d’autant plus délicat d’interférer dans ces petites affaires, que ce pays n’est pas le leur. Profondément contrarié, Elias cherche des solutions. Lorsque la jeune Aleka vient lui annoncer qu’elle a poignardé son oncle, alors qu’il tentait de la violer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’opposée de ceux qui peinent à relater une histoire dans laquelle on s’ennuie, Giroud, lui, nous raconte 5 fois la même chose sous des angles différents, et c’est à chaque fois passionnant ! Il s’agira plutôt, à terme, de 5 histoires distinctes qui s’entrecoupent et se chevauchent dans une même unité de lieu et de temps. Le point commun entre chaque récit : les sujets appartiennent à un même quintett de jazz, réuni dans une base militaire grecque (côté allié) durant la première guerre mondiale. Ce troisième volet est une fois de plus parfaitement palpitant tout en restant d’une grande cohérence avec les deux précédentes versions. L’Histoire d’Elias Cohen recoupe habilement celles de Dora Mars et d’Alban Meric, tout en apportant un éclairage nouveau sur les évènements de Pavlos, à l’automne 1916. Autre point commun entre tous ces récits : il s’agit à chaque fois d’une histoire d’amour, très romantique. Même en temps de guerre, c’est avant tout l’amour qui fait battre le cœur des héros. Ici, l’histoire d’Elias et d’Aleka, tous deux très attachants, est d’une grande tendresse malgré les aspects sordides du destin de la jeune femme. La mise en image est cette fois confiée à Steve Cuzor (Blackjack), qui livre un superbe travail, limpide, abouti, dans la lignée de ses prédécesseurs. Quelques cases panoramiques touchent à la perfection dans le 9e art. Déjà partie sur de bonnes bases, la série semble encore se bonifier au fil des tomes…