L'histoire :
Ce matin de mars 1943, quelque part à l’Est de Bruxelles et de Berlin, Anna est morte dans les bras de son frère. Pourquoi ce camp ? Pourquoi le camarade Staline a-t-il voulu exterminer les derniers Khazars de Crimée ? Mieux vaut fermer les yeux et imaginer. Ne pas se réveiller et rêver qu’après ce noir cauchemar, la destinée de l’Homme s’épanouisse sous le ciel bleu d’une métropole cosmopolite. En dépit de sa blessure au front (abattu par les militaires du goulag), Jules Engell Stern s’éveille en gare de Bruxelles accueilli avec tant d’autres nationalités par la police. Il y rencontre Fadya, une jeune musulmane toute de noir vêtu. Sur sa poitrine, on peut lire le slogan « No War ». Tous viennent en ce jour manifester pour la paix entre les nations. Il l’attendra dans une chambre du Hilton afin de lui avouer son amour et dissuader de sa mission…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est un cri du cœur ! Un hymne à la différence, à l’amour entre les peuples. L’auteur de XXeme ciel.com (adaptation du site éponyme) poursuit son introspection politique de nos sociétés contemporaines. Cependant, après avoir porté un regard empreint à la fois de nostalgie et de révolte sur le siècle achevé, l’heure semble à présent à l’apaisement. A la terrible nuit noire des horreurs passées (camps d’extermination…) succèdera t-il l’âge de raison ? Tout du moins, Imagine. La chanson utopique signée John Lennon sert en effet de fil conducteur au récit. Sous le ciel bleu de la métropole européenne, l’idylle viscérale entre un Juif Khazar et une jeune musulmane réinterprète l’actualité brûlante (notamment la guerre en Irak et ses « dommages collatéraux »). Yslaire adresse ainsi une lettre ouverte à ses congénères. Il nous invite, chacun en conscience, à choisir la paix. Pourquoi devrait-on continuer à s’entre-déchirer ? Quelle idéologie (communisme, fascisme…) vaut de tels massacres ? Comment une religion (Christianisme, Judaïsme, Islam) peut-elle prôner un sacrifice terroriste ? Quel sens donner à l’Humanité ? Que de questions, d’incertitudes… Le dessin s’avère charnel, souvent empreint de sensualité comme pour mieux happer le lecteur. Quelques photographies nous rappellent la réalité. Le XXIe siècle sera celui de la mondialisation mais aussi notre responsabilité. Rêvons de fraternité plutôt que de conflit. Une première partie d’un diptyque qu’un slogan (re-)connu résume simplement : « make love, not War » (faites l’amour, pas la guerre).