L'histoire :
Dans un désordre indescriptible, comme les enfants de Saint-Fouettard peuvent les créer, Charly a gagné la course. Panus, Klafidie et les autres se partagent la récompense quand Sapotille arrive. Encore chamboulée par l’agression qu’elle a subie de la part du Juge Dendelion, elle a besoin des bras de Charly pour se rassurer. Mais il a disparu, elle ne sait pas encore qu’il a retrouvé sa grand-mère dans le monde parallèle auquel on pouvait accéder par le sapeur de Maître Lin. Sapotille et June, qui est désormais officiellement patouillleuse, vont habiter chez Célestin Bourpin. Après avoir forcé le juge à faire une déclaration officielle sur la réhabilitation de Dame Mélisse et Maître Lin à la presse, Sapotille rentre à Saint-Fouettard pour retrouver Charly. Elle est étonnée de voir qu’elle n’est pas la seule à la chercher puisque sa mère, Césaria, a retrouvé la mémoire et hurle sur le directeur Lys Atravice. Pendant ce temps, Charly a été recueilli avec sa grand-mère par Dame Carasse, une magicière extrêmement puissante qui s’affaire à fermer les portes entre son monde et Thadam.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il a fallu attendre un peu de temps, deux ans presque, pour voir la fin de ce triptyque d’heroïc-fantasy, malin et bien écrit, avec une toujours très belle couverture de l’illustrateur Stan Manoukian. L’aixoise Audrey Alwett, scénariste prolifique de Princesse Sara et du Grimoire d’Elfie notamment, a aussi commencé une nouvelle série, Le jardin des fées. On ne lui en voudra pas toutefois, tant le plaisir est grand de retrouver son monde. En fait, son monde n’est pas aussi abouti que celui d’autres autrices et auteurs de fantasy. On a souvent l’impression, lorsqu’on lit les blockbusters de littérature jeunesse des dernières années, de relire toujours la même chose, en sympa, en passionnant, certes… mais il y a en ce moment une recette qui marche. Chez Alwett, ce n’est pas tant le monde qui est intéressant que la langue. Elle fait un pas de côté par rapport à ses condisciples, utilise un langage chatoyant, inventif, gourmand, qui met la banane au lecteur de la première à la dernière page (bon, la dernière page d’une série, ça pique toujours un peu les yeux quand même, on ne va pas se mentir, on a toujours la rage que ça se termine). Les personnages sont toujours aussi intéressants et évoluent loin du manichéisme, notamment Sapotille qui doute et souffre malgré ses impressionnantes qualités. Des sujets de société sont soulevés, de manière très fine et enrobée, comme l’agression sexuelle et la confusion post-traumatique qu’elle entraîne. On attend désormais le prochain roman de cette autrice qui revendique une filiation avec notamment le grand Terry Pratchett. Y en a.