L'histoire :
L’ancien boxeur Alex Naga est à la recherche de nombreuses réponses. Tout d’abord, il ignore toujours pourquoi son corps est doté de 2 chromosomes de plus que l’homme « contemporain ». Ce métabolisme particulier lui permet entre autre de ne pas ressentir les effets de l’alcool, du froid, ou de se remettre de ses blessures à une vitesse vertigineuse. Surtout, les composantes de son sang permettent, après transfusion, de guérir de maladies jugées incurables… Il s’inquiète aussi de la disparition d’Emeline, sa fiancée, et des agissements sournois de son demi-frère Yann. Il tente d’abord d’en savoir plus sur lui-même, en interrogeant son père biologique, le généticien Raphaël Dopek, emprisonné depuis le meurtre de sa femme. Mais Dopek a été curieusement libéré avant d’avoir purgé sa peine et Alex est obligé de se rabattre sur Maresco, l’avocat de ce dernier. Entre temps, Alex a sympathisé avec Sam Mila, le flic qui enquête sur les cadavres retrouvés avec une brûlure de cigarette dans le cou, dans l’entourage du boxeur. Tandis que Mila interroge un Maresco renfrogné, Alex est drogué et enlevé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A partir d’un synopsis intéressant – le mystère de l’évolution génétique d’Alex Dopek-Naga (initiales ADN !) et ses avantages métaboliques – Pierre Makyo et Michel Todac concluent ce premier cycle de manière un peu abracadabrante. Enfin, nous savons d’où viennent les 2 chromosomes en sus d’Alex. Tenez-vous bien : ils ont été pompés sur le corps d’un templier du moyen-âge, après que celui-ci ait porté un bijou de plomb transformé en or par un alchimiste drôlement doué ! De là à comprendre le rapport avec l’enfermement d’Emeline dans une demeure philosophale, « à la croisée de deux veines telluriques » ?? Et puis Alex est enlevé par des américains pour les propriétés de son sang (qui a, au passage, sauvé le Président de la République !)… Puis il retrouve son père… Puis il a un accident d’hélicoptère en pleine tempête de neige… Puis on est presque déjà à la fin, alors en deux coups de cuillère à pot, hop, hop, les Révélations (un titre hyper fréquent en BD, « révélateur » d’un manque d’inspiration ?). Surtout, les auteurs laissent totalement sans réponse une énorme zone d’ombre : d’où vient la petite voie qui conseille Alex dans sa tête ? En fait, les scénaristes chargent vraiment trop la barque et font de trop nombreuses sautes de rythme, pour que le récit sorte du registre de la série B. Ce thriller reste tout de même un agréable divertissement, notamment grâce au dessin réaliste de Bruno Rocco. Le dessinateur a su gommer au fil des tomes ses petites erreurs de proportions, et livre des encrages très réussis. Graphiquement, cet ultime volet est le plus constant de la trilogie, même si l’on regrette la disparition des larges plans d’ensemble qui avaient fait le sel du premier tome…