L'histoire :
La course-poursuite continue entre le professeur d'Histoire Philippe Cattoir et les nazis qui occupent Bruxelles. Le jeune homme qui n'avait pas brillé par son courage au moment de la mobilisation est devenu la pièce-maîtresse du réseau de résistants qui lutte dans la clandestinité de la capitale belge, à la recherche d'un trésor aux pouvoirs mystérieux, découvert des siècles plus tôt par Godefroid de Bouillon. Philippe a pu se rapprocher de son beau-frère Hector, blessé au début de la guerre, mais dont les liens sont très actifs avec les résistants en lutte armée. Il lui propose d'organiser la fuite du fameux Phénix, dès que Philippe aura réussi à le retrouver. La dernière énigme laissée par le professeur Van Kessel, dernier représentant du réseau Ars Magna, va conduire Philippe et Marie dans le palais de Charles de Lorraine, après les heures de fermeture. La logique s'enchaîne impeccablement et conduit le groupe à découvrir un nouveau rouleau caché derrière la plinthe d'une marche d'escalier. Mais ils sont interrompus par les applaudissements moqueurs d'un groupe de soldats allemands, et constatent avec effroi la trahison de l'un des leurs.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Alcante propose une conclusion impeccable à ce triptyque d'aventures ultra classiques autour d'un mystère qui aurait traversé les siècles. Tous les ingrédients sont là, de la dimension religieuse à l'Allemagne nazie, des loges maçonniques à l'idée d'arme absolue. Mais là où le scénariste surprend, c'est dans la nature du mystère révélé, qui ne décevra pas. On ne va évidemment rien en dire ici, mais en l'annonçant suffisamment tôt dans l'album, il re-dynamise le suspense autour de ses seuls personnages face à une lourde responsabilité. Un séquencement impeccable de maturité et de confiance. Le dessinateur Milan Jovanovic se dépense sans compter, ajoutant de nombreux détails à ses cases percutantes, comme ce berger allemand qui tire sur sa laisse lorsque le véhicule des résistants force un barrage en page 33. Aussi accessoire que débordant d'énergie, l'animal multiplie par deux la puissance du choc. Scarlett Smulkowski semble pour sa part ne jamais cesser d'innover dans ses couleurs ultra professionnelles, dictant le ton des ambiances par des choix clairs et totalement convaincants, comme ce halo rouge du fond de la mine. Ars Magna est un travail de haut vol, impressionnant de maîtrise narrative. Le résultat de l'exigence de trois auteurs grand-public qui respectent le lecteur et lui donnent le meilleur d'eux-mêmes. Epatant !
