L'histoire :
Le royaume de Vendhya est mal en point depuis quelques jours. Le Roi Bhunda Chand souffre d'un mal mystérieux. Envahi par les ténèbres et la douleur, il ne se contrôle plus. Tout le monde est inquiet à ses côtés et aucun médecin ni guérisseur ne comprend ce qu'il lui arrive. Les prêtres invoquent tous les Dieux pour l'aider mais rien n'y fait. Il faut dire que le Souverain est la victime de terribles nécromanciens. Khemsa use de sa magie noire pour isoler son âme et le perdre à jamais. Ce plan machiavélique est orchestré par le prince d'Iranistan. Envoyé par son maître, le roi Yezdigerd, il a payé les plus puissants nécromants pour éliminer Bhunda Chand. Il ne réalise pas, toutefois, que les forces des ténèbres sont bien plus puissantes et dangereuses que n'importe quelle forme de pouvoir. Dans un éclair de lucidité, le Roi sait ce qu'il doit faire. La vie lui échappe et son âme risque d'errer sans fin. Il doit demander à sa sœur qui le veille sans cesse de le tuer avant qu'il ne soit trop tard. La mort du Roi de Vendhya provoque une grande guerre. Guerre à laquelle participe l'ombrageux Conan.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Glénat continue les adaptations des nouvelles de Robert E. Howard sur Conan. Un autre grand nom du scénario est d'ailleurs convié sur ce 8ème tome : après les prestigieux Brunschwig et Morvan, c'est en effet Sylvain Runberg qui s'attelle au projet. La rencontre Howard-Runberg fait des étincelles : la furie barbare et poétique de l'écrivain est parfaitement retranscrite dans cet album. Chaque aventure du cimmérien est un régal et ce nouveau tome use encore des forces colossales de la série : sensualité farouche des femmes, fureur guerrière du héros, combats sanglants et magie inquiétante. Étonnante créativité que de retrouver les mêmes codes tout en apportant toujours un ton unique sur chaque récit. Ici, c'est la puissance magique des Démons Nlirs qui impressionne le plus. Le mysticisme et la sorcellerie ne sont plus un faire-valoir mais constituent cette fois une véritable thématique fascinante et exotique. L'adaptation est impeccable avec une narration riche et fluide et des dialogues savoureux. Pourtant, et de façon étonnante, c'est le graphisme qui se distingue le plus. Il est vrai que Runberg a toujours su s'entourer de grands dessinateurs mais là... Par Crom, le travail de Park Jae Kwang est un véritable enchantement. Dans un style nerveux et ultra dynamique, le trait est gorgé de détails qui vont presque à la saturation. Dans une performance hallucinante de fougue et d'audace, l'artiste coréen propose un spectacle visuel digne de la grandeur et de la violence de Conan. On pourra parfois tiquer tant c'est fou et surchargé, mais quel régal pour les yeux malgré tout. Encore une page magique qui vous envoûtera à coup sûr.