L'histoire :
Aux côtés de Smiorgan, une flotte impressionnante est réunie, prête à partir à l'assaut de Melniboné. Les hommes attendent l'arrivée d'Elric avec qui ils veulent aller détruire son ancien empire. Certains parmi eux doutent des intentions de l'empereur, se demandant s'il n'a pas tout simplement décidé d'aller reprendre son trône, renonçant à ses ambitions destructrices. Mais leurs doutes seront bientôt levés, et ils approchent ensemble de l'Ile aux Dragons. Il faudra pour cela traverser le royaume du seigneur des insectes, affronter des monstres sanguinaires qui s'expriment dans une langue ancienne qu'Elric comprend. Lorsque, finalement, les rues et les constructions de R'Lin K'Ren A'A sont devant leurs yeux, les hommes commencent à découvrir que quelque chose d'étrange a eu lieu. La cité ne semble plus afficher les traces de son propre passé, les peintures et les écritures semblent avoir disparu, et l'immense bibliothèque ne contient plus que des livres aux pages blanches. Elric comprend qu'Arioch le seigneur des sept ténèbres a jeté sa malédiction sur son peuple en voulant le priver de son passé. Mais son invocation restera lettre morte s'il ne fait pas à nouveau appel aux pouvoirs de Stormbringer. L'épée noire exige des sacrifices.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier cycle des aventures d'Elric se termine avec un spectaculaire retour sur ses terres d'origine, dans un épisode épique plein de combats. L'approche de la ville, les rencontres que fait la troupe de guerriers et les paysages qu'ils traversent permettent une montée en puissance efficace, et nous plongent dans une atmosphère classique d'heroïc-fantasy ou plutôt de Sword and Sorcery avec son héros habité par une quête personnelle qui emporte tout. La dépendance du personnage principal envers son épée magique revient par ailleurs en force, à un moment tragique et impressionnant. L'équipe de storyboarders, dessinateur et coloriste continue de nous impressionner par sa capacité à créer des atmosphères totalement hors du temps, des images de pur cauchemar et des décors qui semblent tout droit sortis de l'imagination de Michael Moorcock. On peut s'y plonger en ralentissant la lecture ou revenir admirer les constructions imposantes et les immenses grottes qui se fondent avec les cités qu'elles abritent. La liberté graphique est forte, le mouvement est absolument central dans le travail de Julien Telo, et les auteurs réussissent à accorder la durée nécessaire aux séquences culminantes de ce premier cycle. La multiplicité des personnages reste parfois déroutante, tout comme les intentions d'Elric qui réservent sans cesse de nouvelles surprises. Et avec le temps nécessaire entre chaque album, une petite relecture s'impose pour apprécier au mieux ce nouvel épisode qui montre une progression cohérente. Un univers très puissant et très beau est en place, parfaitement crédible pour les amateurs du genre.
