L'histoire :
Mardi 25 juillet. À bord du bateau du Capitaine Walton, l’équipage a croisé maints bancs de glace dérivant autour du navire. Les hommes sont courageux et déterminés, tandis que le maître d’équipage, doté d’un excellent caractère, fait régner la discipline à bord avec beaucoup de douceur, ce qui est rare dans le milieu de la marine. Ça fait maintenant plusieurs jours que le navire a laissé la ville russe d’Arkhangelsk derrière lui et tout porte à croire que le Capitaine Walton sera le premier à découvrir un passage à travers les glaces du Pôle. Or le lundi 31 juillet, après un voyage difficile dans les eaux froides et déchainées, l’équipage déchante. En effet, les glaces se sont resserrées de tous côtés et cernent maintenant le bateau. La situation est critique. La brume épaisse qui s’est levée a obligé les marins à mettre en panne. Pourtant, quelques jours avant, les hommes du Capitaine Walton avaient pu explorer la banquise et pénétrer dans un autre monde, un monde à l’univers blanc, pétrifié et enveloppé dans le silence du froid et de la glace. Tributaires des conditions atmosphériques et climatiques, les hommes attendent avec impatience que les vents du sud fassent céder les glaces et libèrent le navire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux ans après son excellente adaptation du Dracula de Bram Stocker, l’artiste Georges Bess revient en force pour s’attaquer à un autre monument fondateur de la littérature horrifique : Frankenstein de Mary Shelley. Comme on pouvait s’y attendre, l’auteur a pris le parti de respecter à la lettre le récit initial de l’autrice, tout en y apportant sa propre patte artistique. Ainsi, tout comme pour son Bram Stocker Dracula, Georges Bess a mis l’accent sur la qualité des graphismes et la mise en scène des planches pour respecter au maximum l’essence de l’œuvre de Mary Shelley, qui développe en sous-texte des thématiques plus larges que celle de l’horreur pure et dure. De plus, l’utilisation du noir et blanc, ainsi que les jeux de contraste permanents, permettent de souligner les ambiances gothiques de Frankenstein et apportent un supplément d’âme à l’ensemble. En fin de comptes, même si on a beau connaître par cœur cette histoire écrite il y a plus de 200 ans par Mary Shelley, l’immense talent de Georges Bess permet au lecteur de (re)découvrir cette œuvre forte, magnifiée par des dessins réussis et une ambiance puissante. Voilà un bon cadeau à mettre sous le sapin !