L'histoire :
Une polémique entre des historiens et l’expert en arts Adam Robak a éclaté autour d’un tableau insolite, « le triomphe de Saint Waldemar ». Ce dernier représente en effet une scène sensée s’être déroulée deux ans après qu’elle ne soit peinte et surtout 1 an après la mort de l’artiste qui l’a réalisée, Hans Rœghlin. Ajoutons à cela qu’un serial killer déguisé en arbalétrier moyenâgeux s’est mis à descendre un à un, dans toute l’Europe, les descendants de certains chevaliers représentés sur l’œuvre. Lui-même descendant de l’un de ces éminents personnages, Adam semble être lui aussi la cible de l’assassin, qui utilise pour ses crimes à chaque fois des carreaux d’arbalète authentifiés du XVe siècle. Les choses s’éclaircissent peu à peu pour Adam, depuis que son ennemie d’hier, l’historienne Jacqueline Martin-Carrère, a partagé avec lui la découverte contenue par un étrange paquet. A l’intérieur, un de ces fameux carreaux d’arbalète du XVe, ainsi qu’une chronique médiévale écrite par Gerhard, écuyer du connétable Wilhelm Klinsmann von Schöneberg, représenté sur le tableau. Dans ce document, l’écuyer revient en détail sur les évènements ayant eu lieu entre les années 1476 et 1479…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que d’énigmes ! Un tableau impossible, un assassin séculaire, une vengeance généalogique, des espions venus du Vatican… Pas de doute, on est bien dans un thriller ésotérique comme cela est à la mode, en BD (Le triangle secret) ou en romans (Da Vinci code…). Sur ces ingrédients classiques de l’occulte, l’habile Frank Giroud a concocté une issue cartésienne, donnant lieu à une enquête véritablement prenante. D’un côté, le récit moyenâgeux comporte moult aventures et traitrises. De l’autre, l’enquête dans le milieu des experts en art est adroitement enchevêtrée sur les deux époques. Au passage, on en oublie même que le dessin réaliste de Brada est moins fignolé, surtout concernant les séquences contemporaines. Dans ce troisième volet, après un résumé habilement amené, le scénariste démêle enfin les clefs de l’intrigue, dans une explication implacable… avant finalement de laisser planer une zone d’ombre ! Si le paradoxe du tableau semble être éclairci, l’identité de l’assassin demeure mystérieuse et ce dernier court toujours. En attendant, Giroud réussit là où nombre d’autres séries (notamment issues de la collection Loge noire) ont échoué : réunir tous les composants du thriller ésotérique sans tomber dans le fantasmagorique à deux balles. Autant dire que le quatrième et ultime épisode va se faire attendre !