L'histoire :
Des fouilles à proximité de l’abbaye de Cluny permettent d’exhumer un vieux coffre contenant des parchemins rédigés en latin. Ils révèlent des faits datant du XIIIe siècle. A cette époque, l’abbaye est un centre religieux, culturel et scientifique de premier plan, qui rayonne à travers toute la Chrétienté. Dans cette entité très conservatrice, chaque entorse aux règles de la communauté des moines est punie sévèrement. Aussi, quand Godefroy, un jeune moine, succombe au péché en flirtant avec une jeune fille, il est condamné pour les croisades, à destination de Jérusalem. 10 ans plus tard, il revient à Cluny, traumatisé par cette expérience. L’abbé Guillaume, le seul qui l’avait défendu 10 ans auparavant, a pris les commandes de l’abbaye de Cluny. Mais la joie des retrouvailles est de courte durée : des évènements dramatiques et mystérieux se succèdent. Est-ce la main de Dieu, celle du Diable, ou celle des hommes qui frappe ainsi ? Guillaume charge Godefroid de l’enquête qui va le mener jusqu’à l’entourage du Pape et mettre à jour une machination qui pourrait bouleverser le cours de l’Histoire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, le thriller ésotérico-religieux a le vent en poupe au rayon BD : le Triangle Secret et de ses prolongements (Les gardiens du sang, INRI), le Dernier Templier... La conjuration de Cluny, nouveau venu, perpétue cette glorieuse lignée, de main de maître. Il faut dire qu’Alcante est à la baguette. Déjà auteur d'exquise saga Pandora Box, de l’étonnante série Jason Brice et d'un futur XIII Mystery autour du général Amos, il exauce encore une fois nos prières en nous offrant une histoire dont il a le secret, qui a des répercussions jusque dans l’actualité politique contemporaine. Là réside LA bonne idée de ce one-shot. Au début, on se trouve pourtant face à une histoire somme toute classique, à quelques encablures du fameux Nom de la Rose. Puis, au fur et à mesure, les rouages se mettent en place pour finir en apothéose avec un twist final déroutant. Ici, se pose la question des croyances humaines et de la crédulité qui en résulte. En jouant avec elles et en appliquant une stratégie de la peur chère à Machiavel, on arrive à remporter l’adhésion de tous et à assoir le pouvoir sur les hommes : qu’il est facile de prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Côté dessin et couleurs, on retrouve toute l’expressivité de l’école italienne à travers deux jeunes auteurs transalpins qui gagnent à être connus : Luca Malisan et Paolo Francescutto. Tous deux mettent leurs talents au service de cette intrigue riche en rebondissements et font ressortir toute sa densité narrative. La conjuration de Cluny, premier tome d’une collection éditée en partenariat avec les Éditions du Patrimoine et le Centre des Monuments Nationaux, a vocation à se multiplier. Alléluia, une nouvelle (bonne) saga commence !