L'histoire :
En 1950, Mao Tse Toung envoie les troupes chinoises au Tibet. Faisant croire que le pays est envahi d'espions étrangers et capitalistes, le dirigeant veut avoir la main-mise sur le Tibet pour récolter le plus de richesses possibles. Le général Lao dirige une section de plus de 80 000 soldats prêts à tout pour détruire le pays. Les Chinois arrivent devant un groupe armé tibétain. Lao leur somme de se rendre pour éviter un bain de sang inutile. Cependant, le général adverse, Densen Galpo, refuse de se soumettre et en appelle aux dieux et à leur magie. Un cortège apporte trois statues de déesses, les Tara, sensées les protéger et les aider pendant le combat. Lao n'éprouve que du mépris pour cette cérémonie qu'il juge ridicule. Quand les Tibétains se lancent dans la bataille, les chars et armes à feu tonnent de toutes parts. L'armée chinoise fait des ravages et massacre l'ennemi, impitoyablement. Ce n'est qu'un début car Lao compte bien gravir les montagnes et exterminer toute la population bouddhiste.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Lama Blanc, une des premières séries d’Alexandro Jodorowsky, revient sur le devant de la scène, trente ans après sa création ! Le célèbre scénariste est toujours accompagné de Georges Bess qui avait déjà dessiné les tomes précédents. Nous voici lancés dans un nouveau cycle et un autre temps. Cette fois, le Lama Blanc, cette figure sainte du Tibet, va devoir affronter la menace communiste venue de Chine. Comme souvent avec Jodorowsky, tout commence dans les larmes et le sang. L’invasion de la Chine est montrée de façon extrêmement crue et la barbarie des soldats fait froid dans le dos. Exécutions de masse, viols en groupes, pillages… rien ne nous est épargné. La violence est d’autant plus dérangeante qu’elle s’attaque au peuple pacifique du Tibet. Dans ce contexte sordide et étouffant, le Lama Blanc va sortir de sa méditation divine et refaire son apparition. Ce tome présente donc ce retour du personnage phare de la série et Jodorowsky prend tout son temps pour mettre l’intrigue en place. Après avoir présenté le contexte politique et militaire, il se contente de présenter les personnages déterminants de ce nouveau cycle. L’histoire reste toutefois agréable à suivre. En effet, on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de cette série : magie et spiritualité se mêlent à la réalité, offrant un regard particulier sur le monde. L’album vaut surtout pour le dessin de Georges Bess. Le trait est ultra détaillé et particulièrement soigné. Dans un style réaliste, le graphisme de Bess est superbe de maturité et de puissance. De plus, les couleurs jouent sur des teintes ocre, sanguines, fantastiques et lumineuses, pour un rendu fascinant. Un tome d’introduction qui marque le retour d’une grande série !
