L'histoire :
En Chine, la répression est terrible et l'armée sème la terreur. Les soldats recherchent activement le Dalaï Lama. Ils finissent par arriver au village et le général interroge les habitants. Sous la menace, les moines confient que le Dalaï Lama et le Panchen-lama sont partis pour aller en Inde. L'armée massacre tous les survivants. L'expédition du Dalaï Lama s'active mais la route est longue. Tout le monde soupirerait avoir des chevaux pour se reposer et aller plus vite. Or comme par magie, des chevaux apparaissent devant eux ! Le miracle réconforte la troupe. Pendant ce temps, un vaisseau volant allemand surplombe un monastère. Les passagers descendent et pénètrent dans la demeure sainte. Ils pillent les lieux et récupèrent une caisse qui contient un bien précieux : les restes du cinquième Dalaï-Lama !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la fin de ce nouveau cycle dédié à la légende du Lama Blanc. Et pour ce final, Jodorowsky se lâche totalement. Le grotesque côtoie le macabre et les trouvailles sont tellement énormes qu'elles en sont... grotesques. On retrouve bien la patte du scénariste, avec des thèmes qui le hantent depuis toujours : le sacré contre le païen, l'humain et ses travers, la spiritualité qui élève l'âme. Jodo veut en faire toujours plus et tente à tout prix de surprendre, quitte à dégoûter. Pour le coup, vous allez être servis : imaginez une soucoupe volante dirigée par les nazis, tentez de visualiser le retour d'Hitler qui s'enduit le corps entier de poudre d'ossements d'un dalaï-lama, essayez de voir ce même Hitler baigné dans le sang et entièrement rouge... L'apparition du terrible Führer marque un imaginaire complètement fou avec une insistance lourde sur le côté démoniaque du chef allemand. Il va diriger une nouvelle troupe avec des démons en forme d'insectes ! Les dialogues sont navrants de platitude au milieu de ce maelström d'inventions. Tout repose sur les surprises de mauvais goût, la fin et la résolution de cette histoire sans queue ni tête est rapidement expédiée et sans intérêt. Heureusement, le dessin de Georges Bess est toujours spectaculaire. Même s'il est difficile de dessiner un Hitler rouge de sang et totalement farfelu, l'artiste offre encore des planches magistrales dans des décors pleins de caractère et de détails. Malgré tout, la légende a perdu de son âme...