L'histoire :
La première guerre mondiale fait rage, mais la vie continue dans le grand « Cimetière du nord ». Corentin s'active pour ramener les courses. En chemin, il rencontre de sympathiques dames qui lui laissent de la viande de la part du boucher. Dans le cimetière, il voit également les fossoyeurs qui pestent contre le manque de temps et la tonne de travail qui les attend. On fait encore six enterrements pour demain et il faut donc creuser le plus vite possible. Le directeur passe à ce moment et rudoie tout le monde : il n'y a pas de temps à perdre en bavardages ! Corentin pénètre alors dans le « Cimetière des chiens ». Il rentre dans sa petite maison, un caveau qu'il a fait installer. Une vieille dame l'attend pour l'inhumation de son chat, Mercure. Corentin procède toujours de la même façon : il remplit un registre en demandant des informations sur l'animal et en respectant les demandes du client. Il profite ensuite d'un peu de temps pour donner à manger aux chats errants du quartier grâce à la viande du boucher. Ils sont nombreux à être présents, apportant un peu de vie à un endroit bien morne. Le directeur arrive au même moment et rabroue à nouveau son jeune employé. Il lui donne rendez-vous le lendemain matin, car il a quelque chose d'important à lui dire concernant le travail...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les animaux ont toujours eu une place importante dans la vie de l'Homme. Glénat leur rend hommage, en lien avec la célèbre Société Protectrice des Animaux (SPA). Ce petit album raconte en effet comment un jeune garçon travaille dans le « Cimetière des chiens », un véritable cimetière à Asnières-sur-Seine uniquement dédié aux animaux. L'idée est plutôt original, d'autant que cette histoire a pour toile de fond la première guerre mondiale. Les auteurs imaginent ici les conséquences de la guerre sur ce cimetière et sur les animaux en règle générale. Sans grands effets ni pathos exagéré, Pierre-Roland Saint Dizier raconte avec justesse la relation profonde et forte que peut avoir un homme avec les animaux. Cette tendresse se retrouve également dans les dessins chaleureux d'Alex-Imé, avec un graphisme soigné et élégant. La simplicité du propos laisse tout de même un petit goût de frustration, car on aurait aimé plus de détails sur un récit qui passe bien trop vite. L'utilisation des animaux dans la guerre des tranchées aurait mérité, à ce titre, un traitement bien plus long. Le message d'amour et de respect envers les animaux est toutefois réussi, avec en prime un petit dossier pédagogique sur la SPA pour clore l'album.