L'histoire :
Le journaliste anglais Mircéa est venu à Bénarès, en Inde, à la demande express de son ami et beau-père Deepak. Mais il arrive au moment même où un attentat a ravagé son immeuble ! En compagnie de sa fiancée et de Gopal, un ami journaliste, ils le cherchent… mais Deepak est introuvable. Ils découvrent que Deepak s’intéressait de près à un tueur en série que mes médias ont surnommé « le vampire de Bénarès ». Et puis par une nuit sur les berges désertes du Gange, Mircéa est confronté à des créatures cornues et monstrueuses, qui se mettent à le chasser. Il en réchappe miraculeusement. Le lendemain, il croit même avoir rêvé. Toutefois, sa visite d’un temple en compagnie de Gopal bouleverse ses convictions cartésiennes. Les dimensions improbables de ce bâtiment, les odeurs purulentes, un son strident… Ils comprennent qu’ils viennent de basculer dans une dimension parallèle qui ressemble à l’enfer. La panique les sépare. Des créatures hideuses et méphistophéliques entourent alors Mircéa. Un « guide » polymorphe se présente à lui et lui explique quelques petites choses sur ce monde. Il se nomme Ravana, il est un vampire et lui demande de le suivre à travers le Kosala, jusqu’au prince Brahma. Commence alors une expédition infernale pour Mircéa qui s’enfonce de plus en plus dans les entrailles effroyables d’un sous-sol dantesque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome invitait au voyage sur les bords du Gange, où nous côtoyions les particularismes de la culture hindoue, si éloignée de la notre. Quelques mystères nous étaient soumis, à travers le personnage disparu de Deepak, le dément accusé d’être tueur en série, et le final surprenant qui confinait soudain au fantastique et à l’épouvante. Ce second opus du Vampire de Bénarès bascule d’emblée et profondément dans l’horreur et le satanisme pur jus. L’intrigue se déroule en effet à 90% dans un univers parallèle hallucinant et torturé, qui ressemble à l’Enfer de Dante. On bascule dès lors franchement dans un tout autre récit, accompagné par des créatures démoniaques effroyables, sur fond de décors vertigineux, qui n’ont plus rien de terrestres. L’occasion pour Georges Bess de se livrer à quelques incursions numériques aux rendus diversement appréciables… Les teintes rouges et noires dominent en arrière-plans, les encrages réalistes appuyés de l’artiste trouvent alors une autre puissance. Reste que cet environnement infernal, où n’importe quelle outrance peut poindre, pourvu qu’elle soit monstrueuse, ne relève pas d’une grande innovation scénaristique. Néanmoins, les héros sont tout aussi circonspects que les lecteurs et apprennent avec intérêts les rouages spécifiques de cet « infra-monde » (pour plagier le pan de réalité où se retrouve tantôt Thorgal sans sa propre saga). On ne voit pas trop comment Mircéa va s’en sortir… le tome 3 (et dernier) à venir est annoncé pour nous l’apprendre.