L'histoire :
En octobre 1916, Théodore Fayard, génial concepteur français d'avions, sert son pays en combattant à bord d'un Nieuport sur le front de la Somme. Son confrère Joliot, alors commandant dans l'armée de terre ( ! ), s'étonne que son ingéniosité aéronautique ne soit pas utilisée à un meilleur niveau... Mais c'est ainsi : en temps de guerre, on manque plus de pilotes que de constructeurs. Théo lui rapporte alors les dernières nouvelles de la firme qu'il a montée en compagnie de la riche américaine Maureen Foster-Lowell... et ses rapports intimes avec la veuve. Fidèle à son mari Charles, la belle ne pouvait concrétiser la moindre relation avec Théo tant qu'elle n'avait pas la certitude de sa mort. Théo l'avait alors accompagnée dans des investigations poussées en Turquie. Ils en avaient rapporté une preuve quasi formelle : une tombe au nom de Charles, avec un cadavre inidentifiable à l'intérieur. De fait, aujourd'hui, tout en poursuivant son engagement martial et son étude des armes ennemies, Théo a fini par planifier son mariage avec Maureen. Pourtant, lors d'une discussion avec un grec, un ultime doute persiste quant à la survie de Charles : il semble qu'il ait été emprisonné en Anatolie. Dès lors, Théo gamberge beaucoup. Doit-il révéler cette ultime piste à Maureen au risque de compromettre son union ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce quatrième et dernier volet des Champs d’Azur, le contexte des pionniers de l’aéronautique laisse place à celui de la première guerre mondiale, qui permit néanmoins à cette technologie de faire de faramineux progrès. Les avions servent donc toujours de toile de fonds, mais la romance héroïque et tragique passe clairement cette fois au premier plan. Théodore Fayart affronte en effet un terrible dilemme : par amour pour sa « partenaire » Maureen, il veut se marier avec elle ; mais toujours amour pour elle, il veut aussi l’aider à retrouver une fois pour toutes la trace de son mari Charles, mort ou vif. Or si Théo retrouve Charles, jamais il ne pourra se marier avec Maureen… Frank Giroud dépeint ici la personnalité (fictive) d’un vrai héros romantique. A son climax, l’intrigue se porte sur une évasion – en avion, bien entendu – d’une prison turque, pour un ultime épisode tout à fait réussi. En habile scénariste Giroud se laisse même une porte de sortie pour un éventuel second cycle… L’istréen Luc Brahy, dont le grand-père a visiblement été réellement pilote de chasse en 14-18, met une dernière fois cette épopée romantique et historique en images, avec toute la rigueur de son dessin élégant. Les quatre opus (complets ?) des Champs d’azur s’inscrivent désormais fièrement dans la lignée des sagas familiales et industrielles dont Glénat s’est fait une petite spécialité (Les maîtres de l’orge, Les Montefiore …)