L'histoire :
XIIème siècle. La Blanche Nef, un navire parti des côtes normandes, a mis le cap sur l'Angleterre. La tempête a raison de ce fleuron de la marine d'alors et sombre corps et âme dans les eaux. Une seule personne survit. L'unique héritier du trône du Roi d'Angleterre fait malheureusement partie des victimes, laissant la couronne sans héritier et le pays dans une période appelée le Chaos. En 1123, un homme va être pendu sur la place publique devant les regards médusés. Il est soupçonné d'avoir volé un calice dans une église, suite aux témoignages d'un prêtre, d'un moine et d'un chevalier. L'exécution est sans appel, malgré les paroles menaçantes d'une femme qui promet à tout ce beau monde de mourir dans l'horreur et l'angoisse. Earlcastle, château du comte de Shiring, 1139. William Hamleigh est éconduit par Dame Aliena, la fille du Comte Bartholomew, qui ne souhaite pas l'épouser. Cette décision met le jeune homme impétueux dans une colère noire. Il décide de stopper les travaux de la maison qu'il avait fait construire pour les accueillir. Tom parvient à récupérer quelques pences pour le travail accompli, mais cela est bien maigre. Les ouvriers se retrouvent sur le carreau. Tom et sa famille n’ont d’autre choix que de prendre la route pour chercher du travail ailleurs... Tom, modeste maître bâtisseur, n'a qu'un rêve : pouvoir construire, un jour, la plus grandiose des cathédrales...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est venu le temps des cathédrales. Le monde est entré dans un nouveau millénaire... Avec les Piliers de la Terre signé Ken Follett, les paroles de cette chanson (de jadis) prennent tout leur sens. Publiée en 1989-1990, cette saga médiévale qui s'étend sur plus de 1000 pages avait eu les honneurs d'une série télévisée produite par le grand Ridley Scott, d'un jeu vidéo, d'un jeu de plateau et même d'une comédie musicale. Le 9ème art manquait à l'appel (à la pelle ?). C'est dire le poids de cette adaptation qui ne pouvait être réalisée sans le concours d'un scénariste expérimenté de la BD, tel qu'Alcante, admirateur inconditionnel de Ken Follett. Pour l'accompagner dans cette aventure humaine qui se développera en 6 tomes, l'auteur de la Bombe (avec LF Bolllée) s'est adjoint l'aide précieuse d'un spécialiste en la matière, le Docteur en Histoire de l’Université de Namur, Nicolas Ruffini- Ronzani. D'emblée, le climat de désolation d'un royaume en perdition est posé, morcelé par la guerre et happé par une impitoyable famine qui gagne du terrain. Alcante nous offre un scénario précis, respectueux du texte original, qu'il a façonné pour lui donner un rythme qui calque avec le médium bande dessinée. Rappelons d'une des ficelles de ce dernier, qui fonctionne avec un cliffhanger à la fin de chaque double planche. Steven Dupré donne un relief particulier avec une ambiance pesante où le sang coule et où la violence règne, bien aidé par le travail appuyé du coloriste Jean-Paul Fernandez. À noter, la préface de Ken Follett himself, qui exprime avec enthousiasme l'aval donné à Alcante pour mener à bien ce projet d'envergure. Les fans ne seront pas déçus et ils pourront se jeter comme des morts de faim sur une édition augmentée réalisée pour la FNAC.