L'histoire :
Au début des années 50, l’ancien avocat et résistant Adrien Mandrill, né Muzard, est en bien fâcheuse posture. Officiellement abattu en France suite à une tentative d’évasion (lire le premier cycle), il a en réalité infiltré la base soviétique de Volnaïev à la place de son frère, le scientifique Friedrich Muzard. L’alliance atlantique et le contre-espionnage français l’ont en effet chargé de photographier les recherches de ce dernier sur la bombe H pour le compte du bloc de l’est. Maquillé et rigoureusement préparé, Mandrill s’est acquitté de cette délicate mission. Les microfilms sont dissimulés dans le talon de sa chaussure et il s’apprête maintenant à être rapatrié vers l’ouest… Lorsque les soviétiques perturbent ses plans. Le voilà arrêté, en compagnie d’une infirmière suspectée de participer au « complot des blouses blanches ». En effet, dans les dernières semaines de sa vie, Staline en mauvaise santé fait arrêter des centaines de médecins et d’infirmières sous prétexte de conspirer à son encontre. Dans les geôles moites du MVD, Mandrill s’attend dans l’angoisse à être atrocement torturé. Lorsque subitement, il est libéré ! Staline vient de décéder…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une fois n’est pas coutume, le scénariste Frank Giroud conclut le deuxième cycle de Mandrill avec des rebondissements moyennement inspirés. Attention : un Giroud moyennement inspiré reste tout de même un divertissement de très bonne facture ! Le récit se noue au moment même de la mort de Staline, rappelant de manière didactique l’épisode du complot des blouses blanches. La trame générale de l’intrigue est relativement simple : Mandrill est libéré, puis découvert, il manque de se faire coincer et finit par rejoindre l’ouest avec sa compagne. Sur un rythme impeccable et des rebondissements cohérents, le scénariste délaye donc cette conclusion pour qu’elle dure 46 planches (même 47, entorse au règlement !). De son côté, Barly Baruti, clairement meilleur dessinateur que coloriste, met également un terme à l’aventure Mandrill, avec une légère et progressive baisse de régime. Ses cadrages précis et son trait assuré ont tendance à se faire moins rigoureux selon les planches (surtout les dernières, un peu bâclées…). Au vue de ses multiples casquettes – Baruti est aussi auteur compositeur interprète et, surtout, socialement et humainement très dynamique dans son pays d’origine, la République Démocratique du Congo – il est tout pardonné !