L'histoire :
Un narrateur raconte une histoire qu'il a en partie vécue et qu'il a reconstituée à partir de témoignages et de documents. Il s'agit de l’histoire de l’héritier Greystoke, plus connu sous le nom que lui ont donné les singes avec lesquels il a grandi : « Tarzan ». L’histoire commence en mer, où John Clayton et Lady Alice, enceinte du futur John Greystoke, partent pour l'Afrique afin d’accomplir une mission diplomatique. Mais au cours du voyage, une mutinerie éclate, et les deux nobles sont abandonnés sur une plage, à la lisière de la jungle, avec la vague promesse qu’un autre bateau viendra sans doute bientôt les chercher. Rapidement, le couple se résigne et entreprend la construction d’une cabane dans les arbres pour se protéger des prédateurs. Après plusieurs semaines, Lady Alice accouche de son fils et commence à l'élever dans cet environnement hostile. Mais après plus d’un an, le drame survient : la famille est attaquée par un groupe de singes qui tuent les deux parents. Une femelle, ayant perdu son propre petit, décide de sauver le bébé et de l’élever comme son fils.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette adaptation du second roman d’Edgar Rice Burroughs – indubitablement le plus populaire – Tarzan l’homme-singe, permet de (re)découvrir ce récit mythique dans une version fidèle et modernisée. Les auteurs ont pris soin d’épurer le texte des dialogues et passages qui, bien que typiques de l’époque, véhiculent un racisme aujourd'hui inacceptable. Cela donne une version plus accessible et en phase avec les sensibilités contemporaines, tout en préservant l’essence de l’aventure. Cependant, la narration reste très littéraire, presque rigide par moments, ce qui peut freiner l’immersion du lecteur dans cette histoire pourtant palpitante. Sur le plan visuel, le dessin manque parfois de détails. Pourtant, il sait se rattraper par des cases dynamiques et immersives. L’utilisation de la couleur rouge lors des scènes violentes ajoute une tension palpable, tandis que les grandes cases circulaires invitent à une immersion totale dans l’univers de la jungle. D'ailleurs, celle-ci est magnifiquement représentée : verdoyante, baignée de lumière, elle apparaît plus fascinante que menaçante. L’œuvre souligne ainsi que le véritable danger ne vient pas de la jungle elle-même, mais de ceux qui la peuplent. Enfin, un dossier à la fin de l'album s’avère particulièrement instructif, explorant la vie de Burroughs et le contexte littéraire de l’époque victorienne. Ce focus sur la perception de l’Afrique, continent de tous les fantasmes, éclaire les enjeux historiques et culturels du roman original.
