L'histoire :
De nos jours, aux abords de la mer morte, David, un jeune homme pieux, choisit un destin singulier : il abandonne sa compagne d’alors, Hélène, pour se retirer le restant de ses jours au sein d‘une congrégation religieuse ancestrale, les Esséniens. Au cœur des grottes de Qumran, il va désormais consacrer sa vie à la prière et à la méditation, retiré du monde. Huit mois plus tard, un corps carbonisé est retrouvé à proximité sur une stèle funéraire, dans ce qui ressemble à un sacrifice rituel. Une enquête de police détermine rapidement qu’il s’agit du corps d’un archéologue, Peter Ericson, qui effectuait des fouilles pour retrouver le trésor du temple. La police décide de recourir aux connaissances de David, par l’intermédiaire de son père, car le jeune homme est à la fois spécialiste en théologie et en archéologie. Le scribe se laisse convaincre, alors même qu’il vient d’être choisi par ses pairs comme leur messie. David quitte donc sa chasuble pour un costume de ville, et se rend un matin à l’aube sur la stèle de l’homicide pour débuter ses investigations. La première personne qu’il rencontre alors, n’est autre qu’Hélène, qui faisait partie de l’expédition archéologique d’Ericson…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir adapté Qumran, le roman d’Aliette Abécassis, avec Stéphane Gémine au dessin, Pierre Makyo s’attaque à la suite, le trésor du temple, avec cette fois Laurent Seigneuret au dessin. Autant l’avouer, Qumran (la BD) n’a pas laissé un souvenir impérissable… Or cette nouvelle intrigue ésotérique réitère un peu les mêmes ficelles narratives, à savoir l’entretien d’un certain flou pseudo-mystique autour d’une enquête bien cartésienne dans la région de… Qumran (c’est une obsession). De quoi est constitué le trésor du temple que recherchait l’archéologue ? Que signifie exactement l’élection au rang de messie de David ? L’ambiance baroque sied certes au genre ésotérique, mais elle peine à remporter une pleine adhésion. En matière de thriller messianique, les auteurs ont tendance à aligner des non-dits et des mystères, qui finissent plus par agacer qu’à véritablement étayer un quelconque suspens. Le dessin de Seigneuret fait pourtant montre d’une certaine application. La finesse de ses traits, détaillés et précis, fait la part belle aux décors, déserts et monuments (notamment le temple de Salomon en dernière planche, splendide), et quelques perspectives séduisantes en plongé. C’est clairement moins enthousiasmant concernant les visages et les mouvements des protagonistes, qui pâtissent du défaut récurrent à ce type de dessin réaliste : classique et statique.