L'histoire :
Ce 11 août, Léa Olivier, lycéenne, vit un virage tragique dans sa vie. En effet, c’est le jour où elle, son frère et ses parents déménagent d’une petite ville canadienne vers Montréal. Elle dit au-revoir à sa « best » (meilleure copine), Marilou, et se console comme elle le peut dans les bras de son chum (son mec), Thomas. Quelques jours plus tard, l’installation s’est bien passée, même si la nostalgie ne la quitte pas. Elle raconte par réseaux sociaux et SMS interposés la découverte et domptage de sa nouvelle vie. Car la vie urbaine est tout à fait nouveau pour elle, notamment l’orientation dans la gigantesque ville souterraine. Elle trouve un super magasin de chaussure, se perd un peu et appelle son frangin au secours… Elle téléphone aussi de temps en temps à son chum… mais elle le sent distant et s’inquiète. Quelques jours plus tard, c’est la rentrée. Elle découvre son nouveau lycée et doit se faire de nouveaux amis, mais elle n’est pas trop douée pour ça. Pire : le niveau du cours d’anglais est bien plus élevé que le sien. Elle raconte tout cela à Marilou qui ne lui donne guère de bonnes nouvelles non plus : la rivale Sarah Beaupré a profité de son départ pour embrasser Thomas lors d’une soirée feu de camp…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le mec que j’aime me plaque, or d’autres me tournent autour, mais est-ce que des fois j’aimerais-t-y pas toujours le premier… Ahlala, les amours adolescentes… Tout un programme. Si ce registre vous touche, n’hésitez pas une seconde à découvrir La vie compliqué de Léa Olivier, adaptée des romans jeunesses signés Catherine Girard-Audet, un succès importé du Québec. Toutes ces préoccupations sont certes banales, voire futiles, mais elles ont de pratique d’être proches de tout un chacun (à l’exception des droïdes), ou d’avoir le goût succulent d’une madeleine de Proust. Une madeleine modernisée à l’air du temps, puisqu’en lieu et place du typique journal intime servant d’encadrés narratifs, Léa confie ses états d’âmes à sa « best » copine via SMS interposés. L’adaptation arrangée par un scénariste de la trempe d’Alcante trouve un ton immersif vraiment enthousiasmant. Avouons-le : il n’y a pas que le public-cible des jeunes lectrices qui pourra se retrouver charmé par les problématiques de cœur de la jeune Léa. Pour ajouter une note de dépaysement, les auteurs ont conservé les expressions typiques canadiennes, explicités par un lexique final (mon chum, niaiseuse, se chicaner, « un » party…). Côté dessins, Ludo Borecki réitère une griffe semi-réaliste mise en scène selon un découpage cinématographique, soit le même procédé efficace utilisée pour Tueurs de mamans, ou proche de ce que fait Benoît Ers pour Les démons d’Alexia ou Hell school. Bref, on sort de là accro comme pour un épisode de Santa Barbara : Léa va-t-elle ressortir avec... ?