L'histoire :
Après avoir roulé toute la nuit, un détachement militaire est à l’approche de Medina. Stone contacte la cité qui les informe qu’il ont été repérés par les Drax sur le flan gauche. Il est temps d’activer le champs de force qui protège la ville. L’opérateur de transmissions demande si le colis est avec eux, Karlof répond que oui, mais qu’il n’y a pas de quoi pavoiser, tant il est différent de tout ce qu’ils avaient prévu. Comme attendu, ils sont attaqués avant d’atteindre la poterne sud de la ville ; heureusement, le renfort aérien de nouvelles formes de Drax étant trop léger, les monstres ne pourront rien cette fois-ci, le dôme a tenu bon. Pourtant, ils feront tout pour récupérer Hadron, « le colis » tant attendu, une jeune femme qui porte en elle la grande rédemption. Très vite, elle veut reprendre sa liberté et révèle une partie de ses étranges pouvoirs au cours de sa fuite. Karlof est convaincu malgré tout qu’elle est la solution, alors que la propagation du virus continue de faire des ravages parmi la population encore humaine. Après avoir maîtrisé et drogué la jeune femme rebelle, l’équipe médicale confirme qu’elle porte le fruit du premier croisement entre Drax et Humain. Elle représente donc pour chacune des parties, une ouverture vers de nouveaux horizons. Une fois sortie de sa torpeur médicamenteuse, Hadron raconte son calvaire et comment elle a été choisie par Boso 1 pour porter le premier embryon Drax.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le lombard publie l’intégrale de Medina, un space opéra sombre, sorti en trois tomes de 2010 à 2013. Dans un univers post-apocalyptique où Yacine Elghorri est à l’aise avec son style de haut vol, Jean Dufaux distille son savoir-faire de scénariste aguerri. Le dessin vif et viril, traité à la sauce Metal Hurlant, fait mouche. Alors pourquoi avoir servi des fond de cases en aplats monochromes la plupart du temps ? Gâchant, il faut le souligner, une part du plaisir. Ce minimalisme, que l’on retrouve dans la présentation décevante (malgré une première de couv’ accrocheuse avec son énergie à la Akira), dessert visuellement l’ensemble, alors que le talent d’Elghorri est indiscutable. L’histoire, quant à elle, si elle ne révolutionnera pas la SF, est une intéressante plongée vers un inévitable enfer où l’espoir, s’il aura sa place un temps, trouvera une sortie inattendue. Dans un univers où l’humain trouve encore des ressources à son incommensurable bêtise, les Drax semblent être, en fait, le réel visage d’une humanité en perdition. L’intrigue se déroule sans sursaut notable jusqu’au troisième tome, qui voit la dramatisation s’intensifier autour des personnages principaux. Offrant une conclusion honorable à cette trilogie pleine de promesses à demi tenues, qui ravira cependant les aficionados de SF « no future ».