L'histoire :
Oxford, 1811. L’université est en émoi. Le vice-chancelier a été récipiendaire d’un traité intitulé De la nécessité de l’Athéisme. L’auteur, l’impudent Percy Shelley, est aussitôt exclu d’Oxford. Répudié et déshérité par son père, il se rend chez ses sœurs où il fait la rencontre de la jolie Harriet, avec laquelle il s’enfuit. Il l’épouse et ils partent s’installer près d’Edimburgh en Ecosse, où il passe ses journées à se balader et à écrire, malgré sa santé fragile. Républicain convaincu, amoureux de Byron et de l’anarchiste William Goodwin, il emmène son épouse en Irlande où il souhaite prêcher la bonne parole républicaine. Las, c’est un échec. Ce voyage ayant dilapidé sa fortune, il renvoie sa femme chez son père à Londres tandis qu’il part chez son oncle pour attendre une nouvelle financière de sa famille. Rentré à Londres, il apprend que Harriett a accouché. Apeuré il s’éloigne de son épouse et fait la connaissance de Mary, la fille de William Goodwin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette réédition / compilation des deux tomes de Shelley au format à l'italienne, le Lombard inaugure une série intitulée Romantica. Cette série aborde la vie et l’œuvre des grandes figures du romantisme. Ici donc, Mary Shelley, l’auteure du cultissîme Frankenstein, et de son iconoclaste compagnon Percy. La triplette Daniel Casanave, David Vandermeulen, Patrice Larcenet est déjà bien rodée. Du coup, on est tout de suite happé par l’histoire. Le parti-pris des auteurs est intéressant : ils romancent la vie des amants Shelley en y intégrant, notamment à la fin, des passages du Dernier Homme de la romancière. C’est inventif, bien mené, bien découpé. Les couleurs de Larcenet (Pat, pas Manu) rehaussent le dessin fin et précis de Casanave grâce auquel, exemple parmi tant d’autres, on reconnaît au premier coup d’œil la belle vie d’Edimbourg, croquée en fond d’un paysage bucolique. Romantique donc. Les dialogues de Vermeulen sont alertes et agréables, pleins de fantaisie et de joyeuseté, malgré les réflexions sur les jeux de l’amour et de la mort. Le découpage en chapitres permet de profiter de citations de Byron, Shelley ou Polidori. C’est sur ce format que se dérouleront les prochains numéros. Avec quelques pages historiques et biographiques, agrémentées de tableaux de maîtres en fin d’ouvrage, cette collection s’annonce sous les meilleurs auspices.