L'histoire :
Dans l'eau, une boule de vie s'anime. Des têtards sont en train d'éclore. Ils commencent à se mouvoir, à nager, à osciller. Et plus ils avancent, plus ils grandissent. Ils vivent l'instant, grossissant de plus en plus, jusqu'à ce qu'ils se transforment, devenant progressivement des grenouilles. Elles s'accrochent aux nénuphars, elles se fraient un chemin. Elles bondissent par-dessus l'eau, la vie, les poissons, la flore. Elles sont légères, volent, tout n'est qu'amour et joie. Le bleu laisse sa place au rose. Puis le rose laisse sa place aux ténèbres, à la grisaille. La grenouille voit sa vie aspirée, son temps est compté. Au creux d'un nid douillet, déjà son cœur flétrit. Elle part, elle est absorbée vers la noirceur. Sa peau n'est plus, il n'y a plus que les os. Dans un calme absolu, une obscurité squelettique, plus rien ne semble bouger. Dans l'azur éternel, la mort n'est qu'une chimère, une métamorphose...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès qu'il a cet ouvrage en main, le lecteur sait qu'il sera spécial. Spécial dans sa forme tout d'abord : il s'agit d'un leporello, un livre à déplier tout en longueur. Une seule et même fresque qui raconte, recto-verso, deux histoires, qui n'en forment qu'une. Celle d'un cycle, la vie et la mort, une métamorphose. La couverture est double : l'une est colorée, le bleu, le rose et le noir s'y confondent. Le lecteur va découvrir de ce côté le cycle de la vie, scénarisé par Barbara Canepa. L'autre couverture n'est que noirceur, avec seule une pointe de couleur. C'est le cycle de la mort, scénarisé par Benjamin Lacombe. Et pour illustrer ces deux aspects à travers deux grandes illustrations mouvantes, Marco Mazzoni a prêté son style, aussi étrange que fascinant, avec une pointe de macabre. Nous avions déjà pu découvrir son univers graphique dans Journaux troublés, un très beau livre-objet, édité avec soin, sur un beau papier. Le trio d'auteurs nous offre une vision fantasmagorique de la nature, de la faune et de la flore. Le texte, poétique, vient compléter la beauté des illustrations. On note aussi, de façon ironique, que les éditions Oxymore ont édité ce livre intitulé Métamophose dans la collection Noctambule, et non dans la collection... Métamophose. Cet album hybride sort des sentiers battus.