L'histoire :
Alain Delambre, cadre au chômage, a été embauché par un cabinet de consulting pour participer à un recrutement de cadres qui vont devoir effectuer un plan social dans une usine. Son rôle consiste à simuler une prise d’otage durant les épreuves de sélection... mais l’exercice tourne mal. Il se retrouve en prison. Dans sa cellule, il organise sa défense. Il envoie des extraits de son livre aux médias, dans lequel il dénonce le management par la peur, la pression permanente et la course aux résultats sans scrupules des multinationales. L’affaire a suscité une vague de réactions sans précédent, certains syndicats voyant Delambre comme un lanceur d’alerte du monde du travail…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On attentait la suite de ce thriller social adapté du roman de Pierre Lemaître avec une certaine impatience. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’est pas déçu. Dans cet acte deux, on retrouve Delambre en prison. Ce cadre au chômage au bord de la dépression était prêt à tout pour retrouver du travail. Il se retrouve embarqué dans un jeu de rôle ignoble pour tester d’autres cadres face à une situation violente. Delambre avait bien perçu le caractère malsain de l’entreprise... Il avait déjà été abimé par le monde impitoyable du travail et il est bien décidé à se venger d’un système odieux. Avec une poignée de compères, il prépare une opération de détournement de fonds sur l’entreprise qui va l’embaucher. Ce n’est pas moins de 13 millions d’euros qu’ils vont subtiliser ainsi d’une caisse noire. Dans ce second volume, Delambre est incarcéré et jugé. Il retrace le film des préparatifs de cette opération commando millimétrée, son déroulement par le détail et il avance également les pions de sa vengeance. L’intrigue est brillante, car elle a plusieurs niveaux : au procès, Delambre peut se défendre publiquement en dénonçant un système malsain. Dans sa cellule, avec son codétenu, il poursuit ses manœuvres d’extorsion de fonds de la caisse noire de l’entreprise. Evidemment, l’entreprise qu’il a « spoliée » ne va pas en rester-là et n’hésite pas utiliser tous les moyens pour faire pression. Le 3ème opus s’annonce d’ores et déjà palpitant, avec de nombreux rebondissements. Le dessin fin et détaillé de Giuseppe Liotti est d’une grande fluidité. Malgré les nombreux flashbacks, le lecteur se repère aisément, car la couleur de fond des pages est différente en fonction de leur temporalité.
