L'histoire :
Thorvald est un habile chasseur, mais un viking intellectuellement obtus et violent. Il est capable de bannir du marché un marchand uniquement parce que ce dernier vend des croix chrétiennes : une insulte à Odin ! Il est aussi capable de délaisser Bodil, son épouse enceinte, pour s’adonner à de véritables orgies de vin et de sexe à l’auberge. Au petit matin, quand il rentre chez lui encore fin saoul, il aperçoit un homme sortir de sa maison. Par stupide jalousie, ignorant qu’il s’agit du médecin qui était venu soigner sa femme, il agresse sauvagement l’homme et le tue. Pour ce meurtre, il est jugé par les sages de son clan et condamné au bannissement, durant un minimum de 2 ans. Il accepte la sentence sans broncher et prend la mer sur son drakkar, accompagné de sa femme et de quelques fidèles compagnons. Il a décidé de s’implanter sur une île septentrionale, où parait-il les terres sont grasses et nombreuses. Il fait ainsi endurer moult périls à son équipe. Sa femme Bodil accouche au milieu d’une tempête et des icebergs, d’un fils, qu’il appelle Erik. Puis après avoir essuyé une attaque de pillards, son équipage accoste sur ce qui ressemble à un immense rocher inhospitalier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ami lecteur, bienvenue chez les vikings, aux alentours de l’an 1000. Pour le moment, le personnage central est Thorvald (père du prénommé Erik du titre), un viking peu attachant en raison de sa violence et de son aveuglement. A l’époque, il fallait sans doute être une grosse brutasse de viking buté et borné pour partir en mer explorer d’autres rivages. Car l’intention du scénariste Jean-François Di Giorgio est semble-t-il de raconter la saga d’Erik le rouge, un périple légendaire qui est parvenu jusqu’à nous via des manuscrits (probablement très romancés). Selon ces écrits, le viking aurait découvert le Groenland puis le « Vinland », appellation du Canada… c’est-à-dire le continent américain, un demi-millénaire avant Jacques Cartier et Christophe Colomb. Ce faisant, nous découvrons la rigide ferveur de guerriers endurcis et les mœurs brutales d’un peuple mythique (les razzias). En ce sens, la reconstitution historique rendue par le dessin de Laurent Sieurac est sérieuse et crédible. A la beauté des paysages sauvages, Sieurac ajoute la rigueur des tenues de combattants, des outils et des navires. Une splendide scène de champ de bataille sert également de climax, en double page. Le fiston Erik aura vraisemblablement plus d’importance dans le second opus du diptyque annoncé. Car pour le moment on l’aperçoit à peine bébé, puis enfant et un peu plus jeune adulte dans les dernières pages de ce premier tome…