L'histoire :
Pour avoir tué un rival alors qu’il était imbibé d’alcool, le viking Throrvald a été banni de son clan. Il a donc pris la mer avec sa famille « élargie » et a découvert une terre accueillante et fertile, où il a fondé une colonie. Bien des années plus tard, son fils Erik, devenu adulte, découvre par hasard le rocher de Guunbjorg, un repère de navigation que beaucoup croyaient légendaire. Ce jeune homme aux cheveux roux vif conserve secrètement l’information et retourne dans son clan, qui prospère. Il a alors la chance d’avoir deux jeunes femmes qui se battent pour devenir son épouse… mais lui a déjà fait son choix : ce sera la blonde et chrétienne Thorhild. Cependant, le jour où Erik se fait baptiser pour pouvoir l’épouser, il découvre son père mort, chez lui, a priori de mort naturelle. De somptueuses funérailles sont organisées. Dans les jours qui suivent, un autre viking, Thorgest, accuse les esclaves d’Erik de tuer ses brebis. Erik refuse de devoir rendre des comptes devant le Thing (le tribunal des sages), il a toute confiance en ses hommes. Il ne se doute pas encore qu’il fonce tête-baissée dans une conspiration qui vise à faire de lui un banni, comme l’a jadis été son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second tome met un point final à la préquelle supposée de ce qui deviendra une légende historique : la découverte de l’Islande, puis du Groenland, puis vraisemblablement des Amériques, par les vikings au Xème siècle. Car étonnement, le scénariste Jean-François Di Giorgio s’attarde à romancer le contexte des bannissements successifs dans la famille du plus célèbre d’entre eux, Erik le Rouge, avant de résumer en voix off et en une dernière page ce qui forgera sa réelle légende. Au final, ce diptyque sur fond de complot n’est certes pas désagréable à suivre, mais il manque donc de souffle épique, et de la profondeur historique qu’on était en droit d’attendre (un chouya plus) d'une telle ambition. Toujours mis en image avec sérieux et savoir-faire par le coup de crayon réaliste et académique de Laurent Sieurac, ce second volet se démarque notamment par une colorisation très contrastée (featuring Lorenzo Pieri). Ce traitement graphique fait la part-belle aux paysages ensoleillés et printaniers, en rupture avec l’image traditionnel qu’on a généralement de ces contrées septentrionales. Surprenant…