L'histoire :
Alors qu'il chante après une soirée de beuverie, le Capitaine Aloïs De Tullencourt rentre jusqu'à son navire. Soudain, il se sent suivi. Lorsqu'il se retourne, il tombe nez à nez avec un homme qui se présente comme étant Faust, son futur assassin. Effrayé, Aloïs court jusqu'au bateau et ordonne à un de ses hommes d'enlever la passerelle au plus vite. Hélas, il est trop tard. Faust se fait un plaisir de monter sur le navire pour se livrer à un carnage. Avant de mourir, Aloïs propose une forte somme d'argent à son meurtrier... mais ce dernier s'intéresse au sang et non à l'argent. Plus tard, Aloïs se réveille dans son lit et il se sent mal. Faust lui explique que cela est tout à fait normal, car il est mort et désormais un vampire. Ensuite, il lui propose de choisir entre être tué pour de bon ou se mettre à son service durant 50 ans, avant d'obtenir sa liberté. Aloïs n'a guère d'autre option que d'accepter... 30 ans plus tard, dans une riche demeure, la jeune Loreleï, devenue aveugle suite à un accident de voiture qui a causé la mort de sa mère, s'ennuie à longueur de journée et passe son temps en soignant les animaux blessés qu'elle trouve dans la propriété. Un soir, elle trouve Aloïs blessé devant sa porte. Elle l'emmène avec elle pour le soigner, ignorant que ce dernier est un vampire. Aloïs est alors traqué par ses semblables, qui veulent se repaître de son sang afin d'améliorer leurs pouvoirs vampiriques...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tirez vite les rideaux : les vampires débarquent dans la collection Blackberry (s'adressant principalement aux filles). Ça tombe plutôt bien, le romantisme autour de ces créatures semble être à la mode en ce moment. D'ailleurs, le titre et la couverture de ce premier tome ne font guère mystère de la tonalité sentimentalo-gothique. Néanmoins, dès les premières planches, la série aborde deux petites originalités qui font plaisir. Premièrement, les humains découvrent tout de suite qu'Aloïs est un vampire (ce dernier ne s'en cache pas vraiment) ; ensuite, il ne tombe pas sous le charme de la charmante humaine Loreleï... du moins pour le moment. Du coup le récit concocté par Audrey Alwett (Ogres, Triskell, Voyages aux ombres...) y gagne en rythme et en intérêt. Ponctué de nombreux rebondissements, il s'éloigne légèrement de la sempiternelle histoire à l'eau de rose qu'on craignait de découvrir a priori. L'histoire est alors agréable à suivre et se révèle plutôt intéressante, même si quelques clichés subsistent. Notamment, la pauvre petite fille aveugle, martyrisée par sa cruelle belle-mère... (merci Cendrillon et consort). Les dessins de cette nouvelle série sont assurés par Silvestro Nicolaci, auteur italien ayant déjà participé au collectif Sweety sorcellery, en illustrant une histoire courte. La partition visuelle se montre à la hauteur du récit. Le dessinateur réussit avec efficacité les transitions entre les ambiances nocturnes et diurnes. De même, son travail sur le character-design permet de distinguer aisément les vampires des humains. Une bonne surprise, donc, dont on attend confirmation lors du tome 2...