L'histoire :
Gérard et Florence ont sauté le pas. Ils vont emménager ensemble. Gérard se sent même prêt à avoir un enfant. Florence, elle, lui pose une question simple : a-t-il songé à l’aspect concret des choses ? Elle, a tout de même trois grandes filles, dont la plus petite a neuf ans. Elles font toutes trois comme s’il n’existait pas, à part la petite qui est encore trop petite pour l’envoyer « péter ». Selon elle, il lui faudra encore deux ou trois ans… Bien aidé par son imagination débordante qui lui fait discuter régulièrement avec le roi des belges, jusque dans son bain, Gérard commence à entrevoir les complications possibles. Avec les filles, d’abord. Puis dans le fait qu’il emménage chez Florence, et pas qu’ils attaquent une nouvelle vie dans une nouvelle maison. Que cette maison est mitoyenne de celle des ex-beaux-parents de Florence. Que leur fils, le père des filles, est un acteur bien dans sa peau et sans aucune gêne dans cette maison où il a vécu. Bref, il commence à reconsidérer la question… Quand Florence lui explique, finalement, qu’elle est prête. Un bébé donc, le réel va avoir une sacrée force d’impact, comme dirait le grand Pedro Carmichael…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le concept était simple et bon, dans le tome un. Un inadapté, poète, lunaire, dont la maladresse fait un être charmant pour les plus belles femmes. « Un Pierre Richard » intello-bobo, en quelque sorte, ce sentimental maladroit est un hommage. Surtout, il a une grande capacité d’auto-dérision, pour se mettre dans les situations les plus ridicules alors que la vie voudrait, elle, que ça coule tout seul. Rien ne coule pour le pauvre Gérard Latuile. Et le fait qu’il n’y ait qu’une personne à l’aider pour son déménagement en est une preuve très réelle. Que ce mec, il ne le connaisse que très peu, c’est cocasse. Que celui-ci soit venu pour échapper quelques heures à sa famille recomposée, ça fait réfléchir notre héros ; et nous, ça nous fait beaucoup rire, car les gags sur une ou deux pages s’enchainent très vite. On se retrouve souvent dans les inadaptations de Gérard, que ce soit pour monter un meuble ou pour accompagner madame à la maternité… Un seul petit bémol : le chapitre d’auto flagellation un peu long tranche avec le reste de l’album qui, lui, aborde des questions de la vie de tous les jours, sur un mode badin, un peu sur le ton du Retour à la terre de Larcenet. Le dessin et les couleurs sont claires et sympas, faciles à décoder en un coup d’œil. A la seconde lecture, on peut s’amuser à chercher de nombreux détails. On s’amuse déjà à imaginer comment Gérard va élever son enfant, celui à l’écharpe rouge…