L'histoire :
Zora est réveillée par un cauchemar. Elle se trouve dans une maison en plein cœur de la forêt, et elle doit fuir. Elle court, pieds nus entre les arbres, poursuivie par des loups. Elle est encerclée... Elle crie, voit une rose des vents apparaître, et se réveille dans son lit, en plein centre de Paris. Ce n'était qu'un mauvais rêve, elle est bien chez Babouchka, rien n'a changé. D'ailleurs, il est temps pour elle de se préparer pour aller au collège. Elle s'habille comme une petite fille modèle (comme sa grand-mère le souhaite), se noue les cheveux, ne prend pas le temps de déjeuner, et file. A peine sortie, elle trouve une rue à l'abri des regards et utilise ses pouvoirs pour s'habiller normalement, comme elle en a envie, et détacher ses cheveux. C'est pour elle un signe de liberté et d'indépendance. Mais le corbeau qui la suit partout s'inquiète : quand va-t-elle prévenir sa grand-mère qu'elle a retrouvé ses pouvoirs ? Mais Zora a d'autres choses plus importantes à faire. Elle suit ses premiers cours, et réalise soudain qu'elle a oublié qu'elle avait un rendez-vous ! Elle se réfugie dans les toilettes, retrouve sa tenue d'élève modèle et accueille sa grand-mère au collège. Elles ont rendez-vous avec le principal, car Zora s'est endormie en cours. Et le look de sa grand-mère suscite un grand nombre de moqueries de la part de ses camarades... La jeune adolescente est déterminée à connaître toute la vérité sur ses origines, sur son histoire, mais elle a aussi très envie d'être une sorcière qui ne se cache pas, et de pouvoir exercer sa magie lorsqu'elle en a envie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le second tome de cette série jeunesse nous emmène dans un univers magique, où sorcières et humains doivent pourtant cohabiter. Zora traverse sa période de crise d'adolescence, elle se cherche, elle est en opposition avec l'autorité familiale. Elle a trouvé le moyen, contre l'avis de sa grand-mère et en cachette, de récupérer ses pouvoirs. Elle veut s'affirmer en tant que sorcière, elle ne comprend pas pourquoi on la prive de cette initiation ! Babouchka affirme qu'il vaut mieux pour elle qu'elle ne soit pas mêlée à la magie, et reste secrète sur les chasses aux sorcières qui ont poussé ses parents à s'engager dans une guerre. Rebelle et déterminée, Zora va faire en sorte de parvenir à ses fins, aidée par une amie, sorcière elle aussi. On retrouve des illustrations et des ambiances similaires au premier tome, partagées entre une ville terre à terre, dans laquelle vivent des humains dénués de pouvoirs, et des passages cachés de leurs yeux, durant lesquels se passent des rituels magiques, ou des transformations. On notera toutefois deux passages de souvenirs, dans des teintes sombres, et qui sont très réussis d'un point de vue graphique, apportant du charme à la narration. Celle-ci s'articule dans le prolongement du premier tome, avec les thématiques du besoin d'appartenance de l'adolescente Zora, sur son besoin de s'affirmer, mais aussi sur une volonté d'en savoir plus sur son passé et son histoire. On sent que cette absence de réponses l'empêche de se construire, et qu'elle se réfugie dans l'opposition. On notera aussi des références à l'exil, à la nécessité de fuir, parce qu'elles étaient sorcières. Une aventure riche, à la narration fluide et claire, qui nous permet d'en apprendre un peu plus sur Zora et de nous attacher à ce personnage. Un second tome réussi.