L'histoire :
C’est tout simplement une bombe à retardement : experte en improvisation, en communication et en technologie, c’est aussi une reine du combat avec trois cheveux en tresse aiguisés comme des lames. Roku parvient facilement à éliminer ses ravisseurs russes et il lui faudra sûrement peu de temps pour sortir de cette prison spéciale. Mais un visiteur inattendu choisit ce moment pour faire son apparition. Ninjak combat les soldats russes, mais doit ensuite faire face à la prisonnière. Le combat est aussi intense qu’indéterminé mais Ninjak a plus d’un tour dans son sac et ses gadgets lui permettent d’avoir le dessus et d’amener la dangereuse criminelle hors de cet endroit. Cependant, le fameux espion la libère et lui explique que malgré les apparences, elle l’a sauvé d’un piège tendu par les Russes. Il est désormais prêt pour une nouvelle mission. Cette fois, c’est un tout autre calibre : une organisation qui crée des armes de destruction massive et les revend au monde entier. Ils seraient sept à la tête de ce qu’on appelle « l’Armurerie », formant les sept ombres. Le MI6 n’a réussi à repérer que l’un d’entre eux : Kannon, un dangereux mégalomane. Ninjak va devoir infiltrer ses rangs pour stopper cette organisation.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ninjak est un des personnages les plus charismatiques de l’univers Valiant : détonant mélange d’un espion froid à la James Bond et d’un guerrier ninja à la pointe de la technologie. Non seulement il a tout pour plaire, mais il a aussi quelques belles maxi séries à son actif. Après l’intégrale volumineuse de la série Ninja-K, Bliss nous fait le plaisir de rééditer la méga série écrite par Matt Kindt. Et sans jeu de mot (car l’intégrale est de la taille d’un bottin, monstrueux ouvrage de plus de 800 pages !), c’est du très lourd ! On ne peut qu’admirer le projet phénoménale de Kindt qui se fond parfaitement dans le style Valiant avec une intrigue puissante, des personnages hyper charismatiques aux pouvoirs jamais vus et de l’action explosive : tout ce qu’il y a de plus moderne. Non seulement le scénariste explique le passé incroyable de Colin King, mais il déploie également une histoire au long cours, aux rebondissements innombrables et toujours chocs. Il parvient en plus à maintenir une cohérence et une étonnante unité, comme si tout ramenait Ninjak à son enfance et à la personne qu’il a le plus aimée. L’intelligence du scénario surpasse le génie de son personnage, à qui rien ne résiste. Et pourtant, beaucoup de passages sont de l’action pure, d’une puissance et une violence extrêmes. Vous n’imaginez pas tout ce qui vous attend, entre une chasse mortelle contre les Sept Ombres, des trahisons énormes, des pouvoirs magiques inquiétants ou une plongée dans le monde des Morts… Kindt ose même vieillir son personnage (entrecoupé de nombreux flash-backs), Ninjak essayant d’utiliser son esprit pour aller dans le futur afin de sauver son présent ! C’est époustouflant et ça marche tant et si bien qu’on dévore ce pavé passionnant. Les artistes qui illustrent en plus cette série sont de haut niveau, avec notamment Clay Mann et Stephen Segovia, qui livrent des planches d’une modernité folle et d’un réalisme incroyable. Il fallait nous séduire et nous en mettre plein la vue : mission accomplie pour Ninjak !