L'histoire :
Territoire de l'Utah, 1891. Le chemin de fer qui dessert la ville est à peine arrivé que le Marshall William Holt en descend et se rend dans l'école de Canary. Il analyse en quelques minutes la scène d'un crime que personne en ville ne comprend, pas même le Maire qui s'entretient avec l'homme de Loi. La victime est une jeune femme qui animait une conférence sur le statut d’État, elle disait que l'Utah gagnerait à rejoindre l'Union. Mais après à peine quelques phrases, le gamin de la famille Apple s'est levé et lui a tailladé le cou avec un rasoir, sans un mot. Un gosse de 14 ans, perçu comme étant gentil, issu d'une famille modeste, mais respectée par tous. Holt est connu pour ne pas faire dans la dentelle et il demande immédiatement où se situe la maison des Apple. Une bonne dizaine d'hommes courageux se propose de prêter main forte au Marshall : il va y avoir à coup sûr du grabuge quand il débarquera dans la propriété de la famille car les Apple sont des durs à cuire. L'intention est louable, mais Holt jette un regard froid sur les bonhommes qui attendent, déjà en selle. Il les tance et refuse sèchement leur aide. C'est désormais clair pour tout le monde, ce type est peut-être l'homme de la situation, mais c'est aussi un sacré fils de pute...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si Scott Snyder n'est plus à présenter car il est tout simplement devenu un poids lourd de l'industrie des comics parmi les scénaristes, l'histoire et le parcours de Dan Panosian méritent qu'on s'y attarde, même s'il a acquis une réelle notoriété parmi les fans des comics et qu'il a même travaillé pour le Lombard . D'abord pris sous la houlette de Neal Adams en tant qu'encreur, il rejoint Image Comics mais le statut d'encreur ne lui convient pas. Il quitte alors les Majors pour mieux y revenir, et cette fois-ci en tant que dessinateur. Depuis, il a travaillé pour les plus grands éditeurs US, Marvel, DC et aussi Dark Horse, qui est d'ailleurs l'éditeur de cette série, dont le concept est assez simple : mélanger deux genres, celui du western et du fantastique. Alors on pense immédiatement que Snyder ressort de ses tiroirs une version alternative à son Amercan Vampire, mais cette fois-ci sans suceurs de sang. Car ici, ce n'est plus la figure mythique aux longues canines qui vient animer l'action, mais une sorte de monstre qu'on suppose venu des enfers. Il est encore trop tôt pour amener un point de comparaison sur la qualité des deux séries, mais une chose est sûre : le dessin de Panosian, lui, ne souffrira pas de critique, tant il s'avère redoutable. Le graphiste américain a pour lui l'élégance et il est aussi très à l'aise quand il faut assurer le spectacle. Ajoutez qu'il effectue les couleurs et cela force l'admiration. Au final, on ne s'attend pas à une révolution avec cette série, mais elle démarre bien et remplit parfaitement son contrat de divertissement. Pas de quoi crier au génie, mais c'est tout de même plutôt accrocheur. A suivre, donc...
