L'histoire :
Exilé par un pont, Snowtown est un quartier affecté par une déchéance extrêmement avancée. L’inspecteur Richard Fell y a été transféré pour d’obscures raisons. Au moment où il trouve un appartement, un macchabé est emmené par un infirmier. La curiosité s’empare du flic qui s’approche du corps et décèle une odeur d’alcool. Une femme vocifère contre le mort et Fell voit à travers la porte entrouverte des bouteilles et de petits tuyaux. Il se présente ensuite au commissariat et croise sur son chemin une étrange bonne sœur, sans y prêter attention. Il remarque surtout une étrange marque, une sorte de S barré, sur certains murs. A son arrivée, le lieutenant Beard lui fait un état des lieux de la situation : 3 inspecteurs et demi pour s’occuper de tout Snowtown, et encore, en comptant Fell parmi eux ! Le demi-inspecteur est Owsley… un cul de jatte. Fell décide d’aller boire un verre et fait la rencontre de Mayko, une jeune barmaid d’origine asiatique. Tout deux échangent quelques mots et quelques verres avant d’aller chez la demoiselle terminer la nuit. Mayko profite alors d’un moment d’inattention de Fell pour le marquer au fer rouge du symbole de la ville, le S barré !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les enquêtes de l’inspecteur Richard Fell dans le quartier de Snowtown, ont le point commun d’être à chaque fois sordides : meurtres prémédités, tordus tuant des femmes pour leur voler leur fœtus, ou bien encore père droguant sa petite fille afin d’en conserver la garde… Nous sommes donc bien loin d’une ambiance festive ! Peu étonnant quand on lit le générique de la série. Primo, au dessin, nous retrouvons le dessinateur australien Ben Templesmith, créateur de la série 30 jours de nuit. Son trait est pour le moins original, par moment plus proche de l’illustration. Dans ce premier tome, le résultat est réussi et donne un cachet poisseux de mystère à Snowtown. Au scénario, nous retrouvons le scénariste anglais Warren Ellis, auteur des cultissimes Desolation Jones et Transmetropolitan (entre autres). L’histoire est glauque à souhait (les enquêtes policières sont rarement joyeuses me direz-vous), or elles sont toutes inspirées de faits réels ! La grande force du scénario est d’y implémenter un humour atypique, au travers de dialogues travaillés. Certaines séquences sont absolument passionnantes, notamment la scène de l’interrogatoire où l’on voit Fell présenter une affaire à un avocat et au procureur, et où la culpabilité du meurtrier ne fait aucun doute… pour autant, cela ne se passe pas comme prévu. Un premier tome fortement conseillé aux amateurs de polars, par son excellente tenue du début à la fin !