L'histoire :
Kurt Killgore est un agent des forces spéciales. Il appartient à une agence secrète et sa dernière mission s'est très mal passée. Il devait exfiltrer un savant qui conduisait des expériences sur des humains mais quand il découvrit les cobayes, dont un enfant, il décida d'abattre de sang froid celui qu'il aurait dû livrer à ses supérieurs. Aujourd'hui, deux choses vont lui faire du bien. La première, ce sont les quelques moments qu'il partage avec une fille de joie. La seconde, c'est la confession de ses pêchés, qu'il va livrer à son frère Daniel, qui lui, est prêtre. Cela fait longtemps que l'homme d'église n'a plus aucun respect pour l'homme d'armes mais tous deux sont loin de se douter que c'est la dernière fois qu'ils se voient. En effet, Kurt va payer sa désobéissance au prix fort et il est liquidé dès le lendemain. Ce que les deux frères ne pouvaient pas non plus savoir, c'est qu'ils vont pourtant se revoir. Enfin, c'est le terme qu'on peut utiliser quand on parle d'un fantôme venant hanter la seule personne qui lui reste sur Terre. Et ce qui va également leur échapper, c'est l'existence d'une créature tierce qui va posséder le corps du frère survivant en manifestant des pouvoirs surnaturels et en faisant cohabiter leurs âmes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne présente plus Robert Kirkman ni Todd McFarlane. Le créateur de Walking Dead a rejoint depuis longtemps l'écurie du canadien père de Spawn et les deux comparses se donnèrent l'occasion de collaborer ensemble en co-créant Haunt, paru initialement en 2009 aux USA. Delcourt propose cette intégrale qui regroupe les 18 numéros de la série, après avoir publié cette dernière en cinq albums de 2010 à 2013. Et là ça se complique pour l'appellation «intégrale» puisque le contenu ne reprend pas celui des volumes 4 et 5... C'est donc une intégrale des épisodes Capullo/McFarlane/Ottley ! Quoi qu’il en soit, cette réédition est l'occasion de découvrir, ou redécouvrir donc, cette espèce de monstre qui ressemble à tout ce qui peut être un héros vengeur. Alors si le pitch et les premiers épisodes sont accrocheurs, avec un mélange de fantastique et de super-héros «moderne», petit à petit, l'originalité voulue cède la place à une intrigue qui tire en longueur quand la baston devient le clou du spectacle. En résumé, ça commence comme un récit qui aurait pu être novateur et ça finit par devenir une histoire relativement commune dans son développement. Bien sûr, on retrouvera (étrangement) bien des thèmes qui sont chers à McFarlane et à son Hellspawn : la mort qui ne suffit pas à libérer une âme, une histoire de trahison et de vengeance, un soupçon de croyance religieuse et beaucoup d'actions. Haunt ne s'avère donc pas, et loin de là, surprenant de bout en bout et si le lecteur trouve une accroche au delà du récit, c'est qu'il faut admettre que le dessin est ici le fer de lance. Pensez donc : il y a là la fine fleur des graphistes de l'époque chez Image : le monstrueux Greg Capullo, l'élégant Ryan Ottley et l'unique McFarlane himself se succèdent et se complètent parfaitement, rivalisant pour le coup de talent. Alors on peut toujours se pencher (ou se re-pencher) sur cette série. Elle pourra vous plaire si vous aimez les comics «baston», même si elle ne vous hantera pas pour le reste de vos jours...