L'histoire :
Conrad «Redmond» Paulson est le meilleur braqueur au monde. On ne le surnomme pas pour rien «Le maître voleur». Après de belles années d'activité et un compte en banque blindé, il a décidé de se ranger, en laissant ce qui est devenu une marque, le pseudo Redmond, à sa compagne Célia. Rien ne s'est vraiment passé comme prévu, son fils ayant dû voler à la rescousse du couple que la Justice a fini par disculper. La morale de l'histoire est simple, les deux amoureux unis pour le meilleur et pour le pire travailleront désormais ensemble dans un «partenariat juste et équitable». Justes et équitables, ce n'est pas vraiment ce qui caractérise les frères Zoubov, deux Russes, qui vont proposer à l'Américain un nouveau défi, avec 100 millions de $ à la clé ! Il s'agit de voler un programme cybernétique détenu par Anatoli Gourev, un général en retraite. Le programme se nomme «Ruée vers l'or» et il est conçu pour provoquer un crack boursier mondial en une poignée d'heures. Mais voilà le, ou plutôt les, problèmes : primo, Gourev et son arme de destruction massive des marchés financiers sont planqués dans un silo désaffecté de missiles intercontinentaux. Secundo, Redmond va être mis en concurrence avec deux autres braqueurs d'envergure mondiale. Ça ne sent pas bon du tout, mais le Maître Voleur a son orgueil...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Robert Kirkman est un touche-à-tout. Des hommes qui survivent aux zombies (The Walking Dead), une famille dotée de super-pouvoirs (Invincible), un homme qui lutte contre une forme de mal qui l'a contaminé (Outcast), une partie de l'humanité transportée dans une dimension parallèle (Oblivion Song), pour ne citer que ses œuvres les plus célèbres. Avec Le maître voleur, il a créé un personnage à la croisée de James Bond et d'Arsène Lupin, pour une série 100 % action et au goût de polar. Il a donné les clés de la boutique à Andy Diggle et d'autres scénaristes, sachant que le britannique écrit ce volume seul mais toujours sous la supervision de «Big Bob» Kirkman. Alors, vous ne serez pas surpris de trouver dans ce tome 6 un rythme permanent. Les coups de poings et de Trafalgar s'enchaînent sans aucun temps mort : c'est du grand spectacle à la manière des Losers. Sans que la série, ni ce tome, ne révolutionne le genre, il faudrait être un sacré pinailleur pour bouder son plaisir : ça va à mille à l'heure, c'est fluide, les moments de tensions et nombreux rebondissements fonctionnent bien, bref, on en prend plein les yeux du début à la fin. Ce n'est pas que le dessin de Shawn Martinbrough soit virtuose mais la composition de ses planches a le mérite d'être dynamique et spectaculaire. De plus, sa proposition visuelle est enrichie par les couleurs chatoyantes d'Adriano Lucas. Encore un bon volume, certes pas franchement original mais absolument divertissant !