L'histoire de la série :
Al Simmons était un lieutenant des forces spéciales, assassiné par un mystérieux commanditaire trouvant qu’il prenait trop de place. En enfer, il passa un pacte avec Malebolgia, le maître du 8e cercle démoniaque, afin de pouvoir revivre et retrouver sa femme bien aimée, Wanda. Mais lorsqu’il revint sur terre, Al n’était plus le même : son visage est irrémédiablement calciné et un costume étrange qu’il ne peut retirer semble prendre le contrôle d'une partie de ses actes. C'est ainsi qu'Al Simmons était devenu un « Hellspawn », un soldat des enfers. Il constata également que 5 années étaient passées, que sa femme s’était remariée avec son meilleur ami, Terry, et que tous deux avait eu une petite fille ensemble. Al mettra du temps à s’en remettre, vivant parmi les sans-abris et les protégeant grâce aux pouvoirs que Malebolgia lui a octroyés. Mais le Spawn ne se résout pas à être seulement un soldat des enfers : Al décide d’enquêter sur les causes mystérieuses de sa mort et de faire ses propres choix, en s'affrichant du pacte fait avec Malebolgia...
L'histoire :
Spawn pensait avoir reconstruit un monde parfait, en le préservant des démons et des anges. Une Terre sur laquelle l'Humanité ne serait plus dévoyée pour des questions de religion. Une Terre logiquement à l'abri du Mal. Mais il se trompait. Le voilà qui git, comme électrisé, tétanisé, vampirisé. Nyx, la sorcière qui le connaît de longue date, est impuissante. Elle vient d'essayer d'entrer en vain dans les pensées du Hellspawn mais elle en a été quitte pour une bonne gifle à chaque fois. Pas moyen : tout est verrouillé. C'est comme s'il était bloqué dans ses pensées. En fait, c'est exactement ça : Al Simmons est hanté par son symbiote, avec lequel il dialogue. Il livre une bataille contre le démon qu'il accueille et qui lui confère également ses pouvoirs et son apparence costumée. Il lutte aussi contre une autre conséquence de sa malédiction, sa cause même, ce pourquoi il s'est damné : son amour pour Wanda. Spawn n'a jamais accepté qu'elle puisse refaire sa vie et la Grande Lumière n'a rien changé à ça. Son ex femme ne supporte pas l'apparence horrible qu'Al a pris. Simmons, dans sa naïveté, réalise alors bien trop tard que sa bonne volonté ne suffit pas à retrouver l'Amour qu'il a définitivement perdu. Fou de rage, il insulte son ex-femme et semble disposé au pire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le run écrit par Davd Hine et dessiné par Brian Haberlin touche ici à sa fin et permet de tirer une double conclusion. La première concerne logiquement l'histoire : en faisant (soi-disant) table rase dans l'univers de Spawn, en l'expurgeant des forces divines et maléfiques, le scénariste britannique a concentré toute la dramaturgie de l'histoire de Simmons en la recentrant vers le genre purement horrifique. Un peu moins de mysticisme et beaucoup plus d'épouvante, un brin de soap pour souligner la tragédie familiale, pour un résultat finalement convaincant. Mais le statu quo, ça ne dure jamais et en même temps que s'effrite la stratégie du Hellspawn, ses vieux démons, ou plutôt ses ennemis, repointent logiquement le bout de leur nez. Côté graphisme, bien que le style très digital de Brian Haberlin ne fasse pas l'unanimité, il a le mérite de véhiculer l'aspect si étrange de cet univers recomposé, tout en collant parfaitement à la froideur de certains personnages, on pense en particulier à Mammon. Et ce qui ne gâche rien, voire ce qui reste primordial, c'est que Spawn apparaît sous son pinceau comme étant surpuissant et vraiment monstrueux. Tomber de rideau à environ la moitié de ce volume. La suite immédiate, c'est Todd McFarlane lui même qui s'en charge, en embarquant dans l'aventure une de ses vieilles connaissances, le talentueux dessinateur philippin Whilce Portacio. Et là, c'est la gifle, tant au niveau de l'histoire que du dessin, puisque Spawn se supprime, laissant place à un nouveau maudit dont on va tout découvrir : le patient 47 qui répond à l'identité de Jim Downing. Pour simplifier, un reset dans la série, et carrément un reboot qui lui succède ! Exit Al, welcome Jim ! Et c'est un régal de découvrir sa personnalité, son amnésie et les enjeux dont il est désormais porteur sans pouvoir les appréhender. Voilà, on ne vous en dira pas plus, mais on vous affirme que ce volume contient des épisodes qui ont marqué la série.